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La mobilisation paie chez TMI

Grâce aux pressions médiatiques et syndicales, les démonstrateurs de Trade Market Intelligence pourront toucher, dès le mois de mai, un salaire moyen leur garantissant une sécurité financière

Dans notre édition du 20 février, nous relations le cas de ces démonstrateurs de Chocolat Frey, employés jusqu’ici par Migros, repris au 1er janvier 2019 par l’entreprise zurichoise Trade Market Intelligence (TMI) active dans toute la Suisse pour promouvoir des produits sur des stands événementiels, et ancienne start-up du géant orange. Depuis, les conditions de travail s’étaient fortement dégradées: baisse du salaire horaire et du taux d’activité, diminution des vacances, plus de lieu de travail fixe et coupe dans les prestations sociales. Les collaborateurs étaient en outre exclus de la Convention collective Migros. Face à ce scandale, des employés avaient dénoncé leur situation à la télévision suisse alémanique, ce qui avait poussé Migros à réagir et à promettre que les salaires et les prestations sociales de 2018 seraient maintenus jusqu’à fin 2019. «Mais ils n’ont proposé qu’une compensation trimestrielle afin de compléter la différence entre les heures effectuées et le salaire moyen dû, explique Anne Rubin, responsable du commerce de détail d’Unia, mandatée depuis par plusieurs dizaines d’employés de TMI. Les promoteurs s’étant vu proposer très peu de missions en début d’année, ils ont reçu des tout petits salaires et ne pouvaient pas attendre plus longtemps pour être indemnisés. Nous avons demandé à TMI de corriger cela.» Alors que l’émission de la RTS A Bon Entendeur s’apprêtait à diffuser un nouveau reportage sur le sujet le 9 avril, les employés de TMI ont reçu, quelques jours avant, un courriel les informant que, dès le mois de mai, ils toucheront un salaire moyen mensuel. Pour Unia, c’est une victoire d’étape importante. «Nous sommes heureux que, grâce à nos pressions, les employés puissent enfin compter sur un salaire moyen, comme la loi l’exige, qui leur donnera davantage de sécurité financière et évitera les cas dramatiques d’employés qui se sont retrouvés dans l’incapacité de payer leur loyer», souligne la syndicaliste.

Autrement dit, les démonstrateurs, payés à l’heure, seront indemnisés à hauteur du salaire moyen touché en 2018, même s’ils travaillent moins d’heures que prévues par leur contrat, ce qui a souvent été le cas depuis le 1er janvier.

Encore du travail

Néanmoins, beaucoup de questions restent encore ouvertes auxquelles ni TMI ni Migros n’ont à ce jour répondu de manière précise, notamment au sujet du temps de travail rémunéré lors de déplacements, des indemnités en cas de maladie, du règlement des frais, de la consultation du personnel sur les nouvelles conditions de salaire et de travail, ainsi que de l’avenir des employés pour 2020, concernant en particulier la solution de prévoyance professionnelle. Quant à l’augmentation du nombre de missions annoncée par Migros et TMI, Unia et le personnel «attendent de voir avant d’y croire».

«Unia poursuivra son action pour que les droits des démonstrateurs de TMI soient respectés, assure Anne Rubin. Ces derniers comptent être traités de manière sociale et responsable par une entreprise liée au groupe Migros. Ce n’est pas aux employés de supporter le risque économique que seule l’entreprise doit assumer.»

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