Le Conseil d’Etat valaisan, en collaboration avec les partenaires sociaux de la construction, relance des projets-pilotes pour mieux protéger les travailleurs et les travailleuses.
En avril dernier, Unia dénonçait l’attitude irresponsable des associations patronales qui refusaient de financer un bracelet-alarme détectant les risques de coup de chaleur. Quelques mois plus tard, et alors que la région subit déjà des températures élevées, le Département de la santé, des affaires sociales et de la culture (DSSC) et son Service de protection des travailleurs et des relations du travail (SPT), en étroite collaboration avec les partenaires sociaux, lance un nouveau plan canicule faisant écho au projet-pilote démarré durant l’été 2024. «La machine est relancée. De nouvelles études vont permettre d’affiner les résultats de l’an passé et de généraliser les bonnes pratiques pour protéger les salariés», se réjouit Blaise Carron, secrétaire régional d’Unia.
Le projet-pilote inauguré en 2024, incluant une centaine de travailleurs et de travailleuses de la construction, a permis de démontrer l’importance d’adapter l’effort aux conditions climatiques. Le bracelet-alarme alerte l’ouvrier avant l’apparition de symptômes sévères. Démentant la croyance de l’effet protecteur de l’altitude, il s’avère que plusieurs alertes ont été enregistrées entre 1200 et 1900 mètres. «Par ailleurs, plus de deux tiers des situations inquiétantes pour la santé des travailleurs ont eu lieu hors des pics caniculaires», précise Blaise Carron.
Dans un communiqué commun, le Canton et les partenaires sociaux préconisent plusieurs démarches. Les communes sont invitées à laisser les entreprises entamer plus tôt les travaux lourds en extérieur dès 28°C à l’ombre. Le plan de protection de la Suva doit être respecté, en particulier la mise à disposition pour les personnes actives de zones ombragées, de boissons en quantité et de pauses supplémentaires. Ils demandent aussi aux maîtres d’ouvrages publics et parapublics, lorsque de fortes chaleurs sont en cause, de renoncer aux pénalités en cas de retard.
De surcroît, deux nouveaux projets-pilotes sont destinés à monitorer les risques. Septante bracelets seront distribués aux ouvriers volontaires d’entreprises du gros œuvre, de goudronnage et de charpente. Trente autres aux entreprises intéressées. Les coûts sont pris en charge par les commissions paritaires professionnelles. L’Etat met à disposition les outils de monitorage et les spécialistes pour assurer le suivi. Cette année, des bracelets orneront aussi les poignets d’une centaine d’ouvriers et d’ouvrières dans les usines de métallurgie et de chimie du canton. Un bilan des données récoltées est prévu pour fin 2025.