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Les magasins Esprit laissent une centaine d’employés sur le carreau

Des employées et des employés des boutiques Esprit se sont retrouvés devant des portes closes le 26 mars dernier. A Lausanne, sur la devanture de la boutique de la rue de Bourg, des affichettes annoncent une fermeture temporaire…
©Olivier Vogelsang

Des employées et des employés des boutiques Esprit se sont retrouvés devant des portes closes le 26 mars dernier. A Lausanne, sur la devanture de la boutique de la rue de Bourg, des affichettes annoncent une fermeture temporaire…

Une vingtaine de boutiques ont été fermées du jour au lendemain, sans information préalable. Unia, sous le choc de cette faillite soudaine et violente, dénonce la manière de faire

«Les employés du groupe Esprit Switzerland Retail ont appris la faillite de leur entreprise par e-mail le mardi 26 mars à 9h12, avec une cessation d’activité immédiate. Certains se sont donc pointés au travail et ont trouvé les rideaux fermés», rapporte Giorgio Mancuso, responsable du secteur tertiaire à Unia Vaud.

C’est la douche froide dans le commerce de détail en Suisse depuis cette annonce. «Les employés des deux boutiques du canton de Neuchâtel, tout comme nous, étaient choqués: personne ne savait, même pas le gérant, aucune information n’avait été donnée», ajoute Sandrine Maeder, secrétaire syndicale à Unia Neuchâtel. 

Au total, une petite vingtaine de magasins sont touchés dans le pays, laissant sur le carreau une centaine de salariés. Les boutiques Esprit franchisées ne sont, elles, pas concernées, tout comme les revendeurs de la marque. Le commerce en ligne, de la même manière, continue. 

«Personne n’était au courant de rien, c’est extrêmement violent, je n’ai jamais vu ça», s’indigne Sandrine Maeder. 

Plus rien à faire

La faillite étant prononcée, les employés et les syndicats ne peuvent plus agir. «Légalement, tout tombe à l’eau, regrette Giorgio Mancuso. L’employeur n’a plus l’obligation de mener une consultation ni de négocier un plan social. A priori, les salaires ont été payés jusqu’à fin mars, mais pour le reste, à savoir les vacances, les 13es salaires, etc., il faudra faire valoir des indemnités en cas d’insolvabilité.» 

Le travail du syndicat se résumera donc à accompagner les employés dans cette procédure. «Nous avons reçu quelques vendeuses de Lausanne et de Vevey pour le moment, précise le responsable syndical. Nous sommes en train de rassembler les données et les informations, ce n’est que le début.» 

A Neuchâtel, une dizaine d’employées et d’employés seraient concernés. Unia les invite à se rapprocher du syndicat dès que possible* afin de les soutenir et de les assister dans leurs démarches pour faire valoir leurs droits.

Mépris des travailleurs

Pour Unia, cette procédure est inacceptable et témoigne d’un mépris total des droits des travailleurs. «Cela démontre le manque de considération de la direction envers ceux qui ont contribué au succès de l’entreprise durant des années», écrit Unia Neuchâtel dans un communiqué.

Même son de cloche dans le canton de Vaud. «La manière de faire est dégueulasse, dénonce Giorgio Mancuso. Comment est-ce possible de masquer une faillite jusqu’au dernier moment? Si cette pratique se généralise, on court vers la catastrophe! Il va falloir avoir une réflexion globale. L’Etat doit mettre en place des garde-fous pour protéger les travailleurs de ce genre de situation. On ne peut pas s’arrêter juste au constat et accepter ce qui est en train de se passer. D’autant que le groupe ne met pas la clé sous la porte, il s’agit en fait d’un transfert des ventes vers le commerce en ligne...»

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