Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Travailler un dimanche par mois? Les syndicats disent non

Caisse de magasin.
© Thierry Porchet

Unia s’oppose au projet, estimant qu’il nuirait encore davantage à la conciliation entre vie professionnelle et vie privée, dans une branche aux conditions de travail déjà difficiles.

Après la commission de l’économie du Conseil des Etats, celle du National vote aussi pour élargir l’ouverture des magasins douze dimanches par an.

Mauvaise nouvelle pour les vendeuses et les vendeurs, dont les conditions de travail sont déjà loin d’être enviables. Le projet d’élargir de quatre à douze dimanches par an la possibilité d’ouvrir les commerces sans avoir besoin d’une autorisation a franchi une étape supplémentaire au Parlement. Après la commission de l’économie du Conseil des Etats en octobre dernier, celle du National vient de voter en faveur de cette initiative du canton de Zurich. Le projet peut donc aller de l’avant, au grand dam des syndicats, qui promettent de le combattre, en dénonçant une atteinte à la santé et à la vie privée du personnel de vente.
Avec 15 voix pour, neuf contre et une abstention, le résultat du vote est toutefois un peu plus serré qu’il ne l’a été aux Etats, où dix sénateurs étaient favorables à cet assouplissement de la loi sur le travail, contre seulement deux qui y étaient opposés. 
Unia déplore le fait que cette augmentation du travail dominical – déjà refusée par le peuple à plusieurs reprises – dégrade les conditions de travail du personnel de vente et sape la protection de sa santé. Pour le syndicat, la majorité de la commission «ignore la réalité suisse». «Aujourd’hui, de nombreux cantons ne font même pas usage des quatre ouvertures dominicales en vigueur», souligne-t-il dans un communiqué, avant de rappeler qu’une «écrasante majorité de près des trois quarts des votations sur les horaires d’ouverture des commerces se sont soldées par un rejet au niveau cantonal et communal». De plus, l’idée des douze dimanches ouverts, déjà proposée en 2021 dans le cadre de la loi sur le Covid, avait alors été rejetée tant par le Conseil des États que par le National.
Coresponsable du commerce de détail à Unia, Anne Rubin note que «cette branche est d’ores et déjà confrontée à une forte pression, à des plans de travail précaires, à des bas salaires et au manque de personnel». Pour elle, davantage de travail dominical ne ferait qu’aggraver cette pénibilité, et compromettrait la conciliation entre vie professionnelle et vie privée. Unia considère que la protection de la santé doit être renforcée, et non affaiblie: «Nous sommes dans une démarche claire de prévention du stress et du risque de burnout», confie Leena Schmitter, coresponsable du commerce de détail.
L’Union syndicale suisse dénonce de son côté une «attaque frontale contre les dimanches chômés» et «un bel exemple de tactique du salami», qui vise à introduire insidieusement, par petites étapes, le travail dominical dans toutes les branches et professions.

 

Pour aller plus loin

Pas de CCT de la vente en vue à Fribourg

Le personnel de vente du canton de Fribourg attend une convention collective de travail digne de ce nom depuis des années. L’association des commerces indépendants ayant claqué la porte des pourparlers, la médiation a été abandonnée.

Le conseiller d’Etat en charge de l’Economie, Olivier Curty, met fin officiellement à la médiation entre les partenaires sociaux

Risque de dérégulation dans la vente

Les villes comptant plus de 60000 habitants et dans lesquelles la part des clients étrangers dans le total des nuitées hôtelières est d’au moins 50% seraient concernées. Autrement dit, certains quartiers de Genève (photo), Berne, Lausanne, Zurich, Bâle, Lucerne ou encore Lugano.

Le Conseil fédéral souhaite rendre possible le travail du dimanche dans les quartiers touristiques des grandes villes. Unia s’oppose à toute nouvelle dérégulation et dénonce un processus antidémocratique

Les bas salaires n’ont jamais autant augmenté chez Coop

Ces augmentations salariales constituent un jalon important afin de relever pas à pas les revenus du segment des bas salaires dans le secteur de la vente.

Les collaborateurs et les collaboratrices Coop reçoivent la compensation complète du renchérissement et des salaires minimums plus élevés. Une victoire pour les syndicats

«Cette révision est une diablerie incarnée»

Il y a trois ans, Unia se battait contre l’ouverture d’une grande surface le dimanche 24 décembre à Monthey. Aujourd’hui, le syndicat s’insurge contre le projet de révision de la Loi cantonale qui ouvrirait les vannes aux extensions des horaires.

Unia s’oppose fermement à la modification de la loi valaisanne sur l’ouverture des magasins qui, entre autres, autoriserait les commerces à fermer à 20h