Chiffre d’affaires record, mais à quel prix pour le personnel?

Unia demande des améliorations concrètes pour le personnel du géant orange.
Le 17 janvier, Migros a dévoilé son chiffre d’affaires 2024 le qualifiant ainsi «en nette augmentation par rapport à un exercice précédent pourtant déjà très bon». Les mots du géant orange en disent long sur sa satisfaction. Le montant? 32,5 milliards de francs, en hausse de 1,6%. Un résultat record qui contraste avec les 1500 suppressions de postes annoncés, et d’autres à venir, par le leader du commerce de détail depuis une année. «Avec une telle croissance des ventes, les annonces de licenciements massifs paraissent d’autant plus indécentes», déclare Unia dans un communiqué.
Le syndicat précise que «les conditions de travail se dégradent aussi de manière inquiétante dans les magasins: pressions, particulièrement sur le personnel plus âgé; densification du travail; objectifs intenables pour les employés». Unia demande donc à Migros de renoncer aux licenciements, de mettre fin aux pressions sur les employés et d’accepter un véritable dialogue social.
Cent ans après la création de Migros, que sont devenues les valeurs de coopération, de solidarité et de responsabilité sociale dont s’est toujours targué le géant orange? «Ces principes ont été mis de côté au profit d’une expansion rapide et désordonnée du groupe. Ce sont maintenant les employés licenciés ou mis sous pression qui paient ces erreurs stratégiques», explique Leena Schmitter, coresponsable du commerce de détail chez Unia.
A l’occasion de son centenaire, Migros transforme son nom en «Merci» pour remercier sa clientèle et le personnel. Or, Unia attend plus qu’un simple remerciement. «A la place de ces actions marketing, nous souhaitons la mise en place d’améliorations concrètes pour le personnel», explique Anne Rubin, coresponsable du commerce de détail chez Unia. Soit: renoncer aux licenciements; accompagner plus activement les employés licenciés en leur trouvant des emplois équivalents au sein de Migros; réduire les pressions à la production et la densification du travail pour protéger la santé des employés, en particulier celle des plus âgés; augmenter les salaires. Le syndicat demande également d’ouvrir «un réel dialogue social avec tous les représentants légitimes des employés pour un véritable partenariat social chez le plus grand employeur privé de Suisse». Et de souligner: «Migros doit accepter que ses salariés s’organisent avec les syndicats de leur choix.»