Le travail du dimanche dans les villes est abandonné

Le projet visait à étendre les zones dites touristiques afin de faciliter l'ouverture des magasins le dimanche.
Le Conseil fédéral a renoncé à étendre le travail dominical dans les zones touristiques urbaines. Unia s’en félicite et demande au Parlement de s’opposer à toute nouvelle détérioration des conditions de travail dans la vente.
Le projet qui visait à élargir la définition de région touristique dans le but de faciliter le travail dominical dans les commerces des grandes villes est tombé à l’eau. Faute de consensus lors de la consultation publique, le Conseil fédéral a annoncé le 26 février y renoncer. En effet, autant les employeurs que les syndicats n’ont pas été convaincus par l’assouplissement proposé de la Loi sur le travail.
Unia a tout de suite réagi, se félicitant de cette décision. «Le projet antidémocratique de permettre aux cantons d’étendre le travail dominical dans certaines villes par voie de consultation n’a pas obtenu de soutien large, se réjouit le syndicat dans un communiqué de presse. Seules sept villes – Bâle, Berne, Genève, Lausanne, Lugano, Lucerne et Zurich – auraient profité de cette réglementation.»
Dangereux pour la santé
Le syndicat rappelle les conséquences négatives d’une extension du travail du dimanche. «Elle entraîne une détérioration des conditions de travail non seulement pour le personnel de vente, mais aussi pour les employés des branches apparentées telles que la logistique, la livraison, le nettoyage et la sécurité», souligne-t-il. Sans parler des risques pour la santé. «Le manque d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée augmente le risque d’isolement social et de maladies physiques et psychiques. Ce sont les préoccupations d’Unia, mais aussi celles de l’Alliance pour le dimanche qui regroupe des syndicats, des médecins du travail et des organisations religieuses.»
Menace venue de Zurich
Malgré l’abandon de ce projet, la menace du travail du dimanche pèse toujours, notamment avec une initiative du Canton de Zurich qui demande de faire passer le nombre d’ouvertures dominicales sans autorisation de quatre à douze par an. «Concrètement, les commerces de détail pourraient ouvrir un dimanche par mois: cela signifierait une détérioration massive pour une branche qui souffre déjà de conditions de travail précaires, de salaires bas et de manque de personnel, s’inquiète Unia. Les vendeuses et les vendeurs craignent à juste titre qu’une augmentation du travail du dimanche ajoute encore plus de pression et de stress.»
Voilà pourquoi Unia appelle le Parlement à rejeter cette initiative: «Le travail dominical ne doit pas devenir la norme. Il faut plus de protection et de meilleures conditions de travail pour les salariés plutôt qu’une nouvelle déréglementation. Le syndicat continuera à combattre énergiquement toute attaque contre le congé du dimanche.»