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EMS: la vision du personnel au cœur d’une vaste recherche

Avec le concours de la Haute Ecole spécialisée de la Suisse italienne, Unia organise un sondage auprès du personnel des EMS. Lignes maîtresses

Pénurie de main-d’œuvre, abandon précoce de la profession – quatre personnes sur dix quittent leur emploi en cours de parcours –, dégradation des conditions de travail: la situation catastrophique dans le domaine des soins a incité Unia à organiser, avec le concours de la Haute Ecole spécialisée de la Suisse italienne (SUPSI), un vaste sondage en ligne dans le domaine (voir aussi en page 4). Cette recherche se focalise sur la situation du personnel dans les EMS, toutes fonctions confondues – travailleurs actifs dans les soins, l’intendance, les nettoyages, etc. Elle vise à mettre en lumière le point de vue des salariés figurant au cœur de l’étude. «Après la période spéciale liée au Covid-19, une autre tout aussi exceptionnelle a suivi, caractérisée par une qualité des soins qui n’est plus garantie. Cet état de fait s’explique par la pénurie de personnel et, partant, une réduction des prestations. La problématique nous concerne tous et est indissociable des conditions de travail», précise Enrico Borelli, du secteur tertiaire d’Unia. «Nous avons abordé cette question avec des militants et des délégués, dans le cadre de conférences de branches. Et avons réfléchi aux meilleurs moyens d’empoigner le problème en vue de la recherche de solutions», poursuit le syndicaliste, insistant sur la crise que traverse le secteur, au bord de l’effondrement. «On se trouve vraiment à la limite du supportable. Des salariés pleuraient dans les assemblées. Du jamais-vu», illustre-t-il, notant encore les efforts de recrutement en Italie, Pologne... pour tenter de pallier l’insuffisance de main-d’œuvre.

Des interviews à la clé

A la suite des discussions menées avec les collaborateurs de la branche, Unia, aidé de professeurs de la SUPSI, a décidé de procéder à une radiographie du secteur. Cette dernière s’appuiera sur un questionnaire et des interviews collectives de groupes cibles. L’approche se veut scientifique, structurée, et prendra en compte des critères tels que les qualifications ou non des sondés, les régions linguistiques, l’âge... But poursuivi: disposer d’un échantillonnage représentatif des conditions de travail prévalant dans les EMS en intégrant la dimension sociale, généralement ignorée dans les indicateurs des établissements médico-sociaux. «Nous comptons sur les réponses de plusieurs centaines de personnes et, pour les interviews, sur la participation de 100 à 120 intéressés. La méthode privilégiée est celle de la recherche qualitative.» L’étude entend ainsi comprendre un phénomène en profondeur – considérant les opinions, les idées, les sentiments des individus – et s’effectuera sur le moyen terme. Unia espère néanmoins déjà voir des pistes se dessiner cet automne qui pourront être exploitées lors de la journée nationale consacrée aux soins organisée le 2 septembre à Berne. «Cette rencontre vise à enrichir le débat sur les soins de longue durée. Elle réunira différentes catégories de personnes, le sujet concernant toute la société. Des soignants y participeront, bien sûr, mais aussi des politiciens, des retraités, des patients, etc. Toutes celles et ceux qui entendent défendre la qualité des soins, Nous souhaitons contribuer à cet objectif et améliorer les conditions de travail du personnel.» Dans un second temps, Unia envisage de rédiger un manifeste fondé sur les revendications des sondés qui servira à alimenter le débat public et politique.

Le secteur des EMS, tous métiers confondus, emploie quelque 140000 salariés, dont 100000 œuvrant à plein temps.

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