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Les patrons font monter les enchères dans les négociations

Manifestants avec des drapeaux d'Unia.
© Thierry Porchet

En cas de vide conventionnel, les syndicats  n'excluent pas la possibilité d'une grève nationale au début de 2026. Cet automne, plusieurs grèves de maçons avaient déjà eu lieu dans tout le pays, comme le 4 novembre en Suisse romande.

Non seulement la neuvième ronde entre les syndicats et les représentants des employeurs n'a pas débouché sur un accord, mais ces derniers posent une nouvelle exigence radicale.

Et de neuf! Menée ce mardi 2 décembre, la neuvième ronde de négociations sur la Convention nationale du gros œuvre n’a pas plus permis que les huit précédentes de trouver un terrain d’entente entre les partenaires sociaux. Dans un communiqué, les syndicats Unia et Syna déplorent le fait que la Société suisse des entrepreneurs (SSE) fasse même monter les enchères en posant une nouvelle exigence sur la table: elle demande que l’actuel article relatif aux négociations salariales régulières soit purement et simplement biffé. Celui-ci stipule que chaque année, au troisième trimestre, les parties négocient des adaptations de salaires, en tenant notamment compte de la hausse du coût de la vie. Les patrons ne veulent donc plus être soumis à une telle contrainte. 

Les syndicats estiment que cette revendication radicale menace la conclusion d’un accord pour le renouvellement de la Convention nationale du secteur principal de la construction, laquelle arrive à échéance le 31 décembre. Ce texte régit les conditions de travail de plus de 80 000 travailleurs. «Cet ultimatum est une atteinte au pouvoir d'achat et ouvre la voie au dumping salarial, dénoncent Unia et Syna. Sans volonté de compromis, les dirigeants de la SSE risquent de précipiter la branche dans une situation de vide conventionnel, pour la première fois depuis plus d'une décennie.»

Principe fondamental 
Les syndicats déclarent qu'il est hors de question d'accepter cette condition, par laquelle les patrons tentent de saper un principe fondamental du droit du travail en Suisse. «Il n'existe pas une seule convention collective de travail déclarée de force obligatoire qui ne prévoit pas de négociations salariales régulières, soulignent-ils. L'enquête sur la structure des salaires récemment publiée par l'Office fédéral de la statistique montre que le pouvoir d'achat dans la branche n'a été préservé au cours des dix dernières années que lorsque des augmentations salariales de force obligatoire ont été convenues, sans quoi les salaires réels auraient baissé.»

Toutefois, Unia et Syna notent qu'il a été possible de trouver des solutions pour de nombreux points controversés, comme le temps de trajet actuellement non rémunéré et la réduction de la charge de travail. Ce qui empêche désormais la conclusion d'un accord, c'est donc cette nouvelle exigence des dirigeants de la SSE concernant les négociations salariales.

En cas de vide conventionnel le 1er janvier, les syndicats n'excluent pas la possibilité d'une grève nationale au début de 2026. Entre mi-octobre et mi-novembre, les maçons avaient déjà suivi plusieurs mouvements de grève dans toute la Suisse, totalisant près de 15 000 participants. Les négociations se poursuivront le 12 décembre.

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