Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Jura: encore des rémunérations sous le salaire minimum

Un an après l’entrée en force du salaire minimum cantonal dans le Jura, certains employeurs traînent encore les pieds et ne versent pas les 3600 francs par mois ou les 20 francs l’heure requis, comme Le Quotidien Jurassien s’en est récemment fait l’écho. Le journal a cité le cas d’un jeune travailleur ayant été engagé pour un salaire de 3300 francs. Son contrat était déjà illégal, mais en plus, il ne recevait que 2600 à 2700 francs par mois. «Aucune plainte n’a encore été déposée devant le Conseil de prud’hommes, mais nous avons des cas, oui, des rémunérations sont encore situées en-dessous du salaire minimum, indique la secrétaire régionale d’Unia Transjurane, Rébecca Lena. Le problème, c’est que le fardeau de la preuve repose sur les salariés. Craignant d’être licenciés, les travailleurs ne se tournent pas vers les Prud’hommes. Certains nous prient même de ne pas intervenir tant qu’ils sont en emploi. Les cas ne nous parviennent que lorsque les salariés quittent ou perdent leur travail. C’est extrêmement frustrant pour nous.» Le second problème pour Rébecca Lena est l’insuffisance des contrôles et, surtout, l’absence de sanctions. «La Commission tripartite de libre circulation des personnes doit monitorer toutes les branches non couvertes par une convention collective de travail (CCT), elle ne peut pas tout vérifier. Et elle ne dispose pas de mesures contraignantes, elle ne peut qu’inviter les employeurs à se mettre en conformité, contrairement aux commissions paritaires qui peuvent amender les entreprises ne respectant pas les CCT, déplore la responsable syndicale. Je lance un appel aux politiques: lorsqu’on parque sa voiture en-dehors des cases, on paie une amende; un employeur qui pratique la sous-enchère salariale, lui, ne risque pas d’être sanctionné, ce n’est pas normal.»

Pour aller plus loin

Où en est-on sur le front de la protection des délégués syndicaux?

En 2019, la Suisse se retrouvait sur une liste noire de l’OIT des pays violant les droits des travailleurs. Une médiation lui a permis de sortir de l’ornière. Les résultats sont attendus pour fin septembre

Un accident grave jugé devant un tribunal fictif

Procès fictif.

La Suva a organisé un procès fictif pour sensibiliser au risque plus élevé d’accidents des travailleurs temporaires. Et montrer les coresponsabilités des patrons, des agences intérimaires et des contremaîtres. Récit

Victoire d’une employée discriminée en raison de son sexe

Emblème de la grève féministe.

Soutenue par Unia, une ex-employée de McDonald’s obtient gain de cause devant la justice neuchâteloise à la suite de propos sexistes tenus à son égard par une responsable

Un arrêt du Tribunal fédéral en faveur des droits syndicaux

L’action menée par Unia en juin 2016 à Genève visait à récupérer des salaires impayés de trois ouvriers de Zaim Création et Construction.

Deux syndicalistes contestaient une décision de la justice genevoise de leur faire assumer des dizaines de milliers de francs de frais de procédure dans un litige avec un employeur