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Pas de second dimanche sans contrepartie

Assemblée générale du personnel de vente à Neuchâtel.
© Neil Labrador

Lors de son assemblée générale, le personnel de vente a adopté une série de revendications dont une augmentation de 8% des salaires minimaux.

Les négociations pour le renouvellement de la CCT neuchâteloise du commerce achoppent sur la question d’une ouverture dominicale supplémentaire des magasins

Réunie la semaine dernière, l’assemblée générale des vendeurs et des vendeuses d’Unia Neuchâtel a fait le point sur les négociations en cours pour le renouvellement de la Convention collective de travail (CCT) cantonale du commerce de détail. Entrée en vigueur en 2014, cette CCT, à laquelle quelque 500 entreprises et 3300 salariés sont assujettis, selon les chiffres de 2016, expire à la fin de l’année, mais les discussions entre partenaires sociaux, entamées au printemps dernier, n’ont guère avancé.

Les représentants patronaux veulent mordicus arracher un deuxième dimanche d’ouverture des magasins. S’appuyant sur une enquête réalisée auprès du personnel, Unia est prêt à entrer en matière sur cette demande pour autant que les salariés obtiennent une compensation sous forme de temps, que le comité de vente du syndicat avait fixée à un ou deux jours fériés en plus, notamment la journée du 26 décembre. «Les patrons n’ont pas voulu entendre parler du 26 décembre et nous ont fait une contre-proposition: en échange du second dimanche, ils ont proposé de raccourcir de 20h à 19h30 la nocturne du jeudi, mais d’ouvrir le lundi de Pâques, à la Pentecôte et au Jeûne fédéral. A coup de trente minutes, on obtenait 26 heures de fermeture, mais eux gagnaient 37 heures d’ouverture. Nous ne pouvions pas accepter», relate Céline Dupraz, secrétaire syndicale d’Unia Neuchâtel. L’assemblée a confirmé cette position et décidé de donner un peu de temps de réflexion aux employeurs pour revoir leurs dispositions.

Il a été initialement prévu que les négociations se concluent fin juin. Les horaires ne dépendent pas de la CCT, mais de la Loi cantonale sur les heures d’ouverture des commerces et, donc, d’un amendement par le Grand Conseil, qui, a priori, attend que les partenaires sociaux se mettent d’accord. «Jusqu’à présent, les discussions sont restées cantonnées aux horaires et à la modification de la loi sur les heures d’ouverture, mais les conditions de travail et d’embauche, qui constituent le socle de la CCT, n’ont malheureusement pas encore été abordées», explique Céline Dupraz.

Cahier de revendications adopté

Un cahier de revendications a été adopté par les participants. «Il comprend des augmentations salariales. Les salaires minimaux n’ont pas évolué depuis 2014; du coup, le salaire minimal pour les non-qualifiés est resté à 19 francs l’heure et se situe désormais en-dessous du salaire minimal cantonal de 20,08 francs. Pour le rattraper, nous demandons une augmentation de 8% de tous les salaires minimaux. Nous voulons aussi une revalorisation des salaires réels afin qu’ils s’adaptent à l’évolution du coût de la vie. En ce qui concerne les vacances, nous réclamons cinq semaines pour tout le monde et six à partir de 50 ans. Nous avons également discuté de limiter le travail sur de courtes périodes; personne, nous semble-t-il, ne devrait se déplacer pour moins de quatre heures, alors qu’aujourd’hui, on peut être appelé pour remplacer un collègue durant une heure à midi. Dernier point important, nous ne menons actuellement qu’une dizaine de contrôles par année et, à ce rythme, il nous faudrait cinquante ans pour inspecter tous les établissements, nous proposons donc de mettre en place des contributions professionnelles permettant de financer des contrôleurs», détaille la secrétaire syndicale. Voilà une bonne base de négociation.

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