Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

«La valeur du travail est jetée à la poubelle»

Les députés fribourgeois ont rejeté l’initiative pour un salaire minimum. La date de la votation populaire n’est pas encore fixée.

«Par cette décision, le Grand Conseil a décidé de jeter à la poubelle la valeur fondamentale du travail. Que vaut un emploi s’il ne permet pas de vivre correctement?» interroge François Clément, secrétaire régional d’Unia Fribourg, réagissant au vote des députés fribourgeois. Qui ont rejeté, le 24 juin, par 63 voix contre 33 et une abstention, l’initiative «Pour un salaire minimum», sans lui opposer de contre-projet. Rappelons que ce texte réclame un salaire horaire plancher de 23 francs. Il est porté par une large coalition réunissant l’Union syndicale fribourgeoise et ses fédérations (Unia, SSP, Syndicom, SEV, Syna), le PS, la Jeunesse socialiste, les Verts, le Centre gauche-PCS et les jeunes POP. 
Dans un communiqué de presse, le comité d’initiative a estimé que son refus privait les Fribourgeois d’un salaire digne. Et qu’il condamnait 2000 personnes à demeurer dans la précarité et à dépendre de l’aide sociale pour survivre, malgré un emploi à plein temps. «Nous ne voulons pas que les personnes – dont une majorité de travailleuses, les secteurs à bas salaires comptant un personnel largement féminin – soient contraintes de recourir à des aides pour s’en sortir. Il n’est pas admissible qu’en travaillant à 100%, on soit obligé de solliciter des prestations complémentaires», a ajouté François Clément, notant encore que cette situation est dès lors reportée sur le porte-monnaie de la collectivité. 
Pour le comité d’initiative, la position des autorités cantonales n’offre «aucune perspective à celles et ceux qui peinent à joindre les deux bouts». «C’est donc à la population fribourgeoise de prendre la relève, dans les urnes, pour défendre le droit à un salaire qui respecte le travail accompli.» Si la date de la votation n’a pas encore été fixée, elle aura toutefois probablement lieu encore cette année. 
Un salaire minimum a déjà cours à Neuchâtel, Genève, le Jura, le Tessin et Bâle-Ville. 

Pour aller plus loin

Valais : forte mobilisation en faveur d’une hausse des salaires

«Nous devons nous mobiliser pour voir nos salaires augmenter»

Le 21 septembre dernier, plus de 500 Valaisans et Valaisannes se sont déplacés à Berne pour la manifestation salariale.

Unia Valais organise le 16 novembre à Sion une manifestation cantonale en faveur des hausses des salaires.

Une foule des grands jours à Berne exige des augmentations salariales

Photo Olivier Vogelsang

A l’appel des syndicats, des travailleurs et des travailleuses de toute la Suisse ont manifesté le samedi 21 septembre dans la capitale pour réclamer des salaires plus élevés. Arrêt sur images.

Ils manifestent pour augmenter les salaires

Plusieurs manifestants témoignent de la nécessité d'augmenter les salaires. Ils étaient près de 15'000 le 21 septembre à Berne pour faire entendre leur voix.