Ouvertures dominicales à Genève: le référendum est lancé

L'ouverture dominicale des magasins est un sujet qui revient régulièrement sur le tapis à Genève, comme ici, en 2019 (image d'archive).
Comme promis, les syndicats et la gauche lancent un référendum contre l'ouverture des magasins deux dimanches de plus par an, décidée par la majorité de droite du Grand Conseil malgré la volonté populaire qui s'y est déjà opposée.
Chose promise, chose due. Dès le vote du Grand Conseil genevois sur l’extension sans condition des ouvertures dominicales des magasins, le 22 mai, la gauche et les syndicats ont annoncé qu’ils lanceraient un référendum. Quatre jours plus tard, c’est chose faite. Ce 27 mai, le comité unitaire contre la modification de la loi sur les horaires d’ouverture des magasins (LHOM) – composé des syndicats, dont Unia, et des partis de gauche – a présenté ses arguments à la presse.
Il dénonce le fait que la majorité de droite du Grand Conseil ait décidé de passer en force pour imposer l’ouverture des magasins deux dimanches supplémentaires durant les fêtes de fin d’année, et cela même en l’absence de convention collective étendue. C’était pourtant la condition approuvée à plusieurs reprises en votation populaire. La dernière fois, c’était en 2021.
Dégradation des conditions de travail
Pour les syndicats, cette modification de la LHOM amènera, sous prétexte de sauver la place économique genevoise, une dégradation des conditions de travail et de vie des vendeuses et vendeurs. Un secteur où l’on effectue déjà souvent des semaines de six jours, avec des horaires à rallonge et une charge de travail qui s’alourdit, le tout pour des salaires loin d’être généreux. «Le mois de décembre est déjà la période la plus pénible et éreintante pour les vendeuses et les vendeurs, écrit le comité unitaire dans un communiqué de presse. Les syndicats ont ouvert la possibilité de négocier une CCT, mais se sont heurtés à l’absence de réelle volonté des employeurs.»
Et de rappeler que déjà en 2016, la population avait été amenée à se prononcer sur trois ouvertures dominicales et avait accepté la proposition, à condition qu’il y ait une Convention collective de travail (CCT) qui protège le personnel de vente, ce qui n’est pas le cas. Depuis, le sujet n’a pas cessé d’être remis sur le tapis presque chaque année. Fin 2024 encore, les milieux patronaux sont allés jusqu’au Tribunal fédéral pour obtenir une ouverture des commerces le dimanche 22 décembre. Le comité unitaire en appelle donc une fois de plus la population à refuser une telle extension des ouvertures dominicales.