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«Enfin des pas en avant dans la construction»

grève maçon
© Olivier Vogelsang

L'accord, conclu pour une durée de six ans, garantit notamment la compensation du renchérissement ainsi que des améliorations sur le temps de déplacement.

La nouvelle Convention nationale a été validée par les délégués de la Société suisse des entrepreneurs. Retour sur le contenu détaillé de cet accord.

Réunis le 17 décembre en assemblée extraordinaire, les délégués de la Société suisse des entrepreneurs (SSE) ont donné leur feu vert à la nouvelle Convention nationale (CN) négociée le 12 décembre. Pour bref rappel, la SSE, Unia et Syna sont parvenus à un accord après dix rondes de négociations très intenses, évitant de justesse le vide conventionnel pour 2026. Si les conférences professionnelles des deux syndicats valident elles aussi cette solution fin janvier, 80 000 travailleurs de la construction auront réussi leur pari en obtenant des horaires plus favorables et davantage d’argent dans le porte-monnaie.
Simon Constantin, membre de la direction du secteur Construction à Unia, nous détaille le contenu de l’accord récemment négocié.

Déplacement dédommagé
D’abord, la nouvelle CN proposera des améliorations en matière de temps de travail et de planification du travail. «Le temps de déplacement sera comptabilisé dans le temps de travail à partir d’une certaine durée, explique Simon Constantin. Une solution solide pour limiter la durée des journées de travail. En parallèle, entrera en vigueur une indemnité de chantier qui viendra dédommager tous les travailleurs.» Concrètement, l’indemnité de chantier de 9 francs par jour compensera les 20 premières minutes de déplacement et les frais liés à la pause du matin. Au-delà, le temps de déplacement sera payé au salaire de base, et il comptera comme heures supplémentaires à partir d’une heure de déplacement par jour. «La fin des 30 minutes de déplacement gratuites est un véritable changement de paradigme pour la construction.»

Limiter les journées à rallonge
A partir du 1er janvier 2027, un nouveau modèle de temps de travail sera possible, mais optionnel, à savoir la planification constante. «Il s’agit de planifier toute l’année des journées de 8,1 heures de travail au lieu de 7h30 en hiver et 9h en été, afin de limiter les longues journées en période estivale», souligne le responsable syndical. Un modèle inspiré du Valais qui a fait ses preuves.

Enfin, la réglementation des heures supplémentaires sera simplifiée et il sera possible de créer un compte de vacances supplémentaires pour les employés qui souhaitent cumuler des heures. «Jusque-là, les heures supplémentaires étaient entre les mains des employeurs qui décidaient de manière unilatérale si elles seraient payées, compensées en temps et surtout, quand. Désormais, les travailleurs pourront décider du sort de la moitié de leurs heures supplémentaires: ils pourront soit demander à ce qu’elles soient payées, compensées ou mises sur un compte de vacances sur le long terme pour des projets de voyage, de congés ou de formation.»

Mécanisme solide
La nouvelle CN a été conclue pour une durée de six ans, de début 2026 à fin 2031. Les syndicats ont accepté une durée conventionnelle plus longue que d’ordinaire en contrepartie de la compensation automatique du renchérissement jusqu’à 2% par an. Il n’y aura donc plus de négociations salariales durant cette période, sauf si l’inflation dépasse ce taux. Une très bonne solution qui sécurise le pouvoir d’achat des travailleurs de la branche sur six ans, estime Simon Constantin.

Attractivité boostée
Enfin, il est important d’insister sur ce qui a été écarté. «Nous avons réussi à balayer les revendications patronales qui visaient à travailler plus pour gagner moins, comme la généralisation du travail du samedi sans compensation, la baisse des salaires pour les jeunes travailleurs ou encore la suppression de la protection contre le licenciement des travailleurs âgés.» De leur côté, les syndicats n’ont pas réussi à obtenir gain de cause sur le paiement de la pause du matin, ni sur la baisse générale du temps de travail. «L’accord est bon, juge le syndicaliste. Nous avons enfin des pas en avant et sommes contents de présenter cette solution. On peut dire qu’elle va renforcer l’attractivité de la branche, et c’est ce pour quoi les maçons nous ont mandatés. La garantie de la compensation du renchérissement et les améliorations sur le temps de déplacement permettent de régler des problèmes de longue date.»
Les délégués d’Unia et de Syna se prononceront respectivement les 24 et 20 janvier 2026 prochains.

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