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«Ça se chauffait, ça se taquinait: tout le monde le savait!»

procès five guys
© Thierry Porchet

Le 4 juin, la quatrième audience du procès Five Guys a eu lieu à Genève.

 

De nouveaux témoins ont été entendus dans l’affaire Five Guys à Genève, mais les versions ne sont pas les mêmes. Récit d’audience.

Le procès de Jessica* contre Pastem SA, l’entreprise qui exploite le fast-food Five Guys à Genève Cornavin, s’est poursuivi le 4 juin dernier. Pour rappel, la plaignante, victime de harcèlement moral et sexuel de la part de collègues masculins, accuse son ancien employeur de ne pas l’avoir protégée malgré ses plaintes répétées. 
Lors de cette quatrième audience, deux témoins ont été appelés à la barre. Deux jeunes hommes, tous deux employés aux mêmes fonctions dans le même restaurant, et pourtant… les deux n’ont pas la même version des faits. Le premier, qui a commencé en tant qu’employé, et a été ensuite promu chief leader, rapporte une «bonne ambiance au travail», où l’on «discutait et rigolait de tout». Ce dernier n’a «jamais entendu parler de problème relationnel entre les collaborateurs ni vu de harcèlement». «Personne n’est jamais venu se plaindre auprès de moi», assure-t-il. S’il est au tribunal ce jour-là, explique-t-il, c’est parce qu’il a, de son propre chef, demandé à témoigner. Après quelques contradictions, il finit par déclarer qu’il a revu Jessica il y a quelques semaines au Five Guys, chose que la plaignante a l’air de réfuter. «On a parlé de son affaire, je lui ai dit «Ah bon...». Comme j’étais pas d’accord avec ce qui a été dit dans les médias, j’ai spontanément voulu être entendu.» 
Ressources humaines muettes?
Le second témoin est un ancien salarié. Lui aussi est parti du statut d’employé pour devenir ensuite chief leader puis assistant manager. Le son de cloche est différent cette fois. «Pas mal de choses se passaient entre les employés. Il y avait des jeux de séduction, certains couchaient ensemble. Ça se chauffait, ça se taquinait, mais rien de méchant. Hormis la direction, tout le monde dans le restaurant savait ce qu’il se passait, des employés aux managers.» Le jeune homme rapporte toutefois ne jamais avoir vu de geste déplacé ou forcé, et de la même manière, il est sûr que les Ressources Humaines de l’entreprise ne se sont pas saisies de «ces histoires de fricotage»…
La fin d’audience aura été pour le moins éprouvante pour la plaignante, lorsque cet ancien collègue, sommé de donner plus de détails, déclare se souvenir uniquement que Jessica lui aurait fait des avances.
Le dernier témoin ne s’étant pas présenté, l’audience a été levée et deux prochaines dates ont été agendées aux 6 et 13 octobre prochains. 

*Prénom d’emprunt

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