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Migros: les salaires ne suivent pas l’inflation

Entrée de Migros.
© Pierre Noverraz/archives

Circuit fermé... Une partie des augmentations prévues se concrétisera par des bons d’achat.

Unia estime que le résultat des négociations salariales chez Migros est insuffisant et inégalitaire. Comme chez Coop, les bons cadeaux sont intégrés dans les hausses des rémunérations

Migros augmente la masse salariale de 2 à 2,8% l’an prochain. «Il n’y a ni hausse des salaires générale, ni pleine compensation du renchérissement. C’est pourtant grâce au travail intense des employées et des employés et à leur grande flexibilité que le groupe Migros a réalisé un bénéfice de 668 millions l’an dernier», analyse Unia dans un communiqué. Celui-ci reconnaît toutefois un point positif: la majoration de 100 francs des salaires minimums.

Le syndicat souligne que les membres d’Unia travaillant chez le géant orange sont particulièrement choqués qu’une partie de ces augmentations déjà trop faibles soit distribuée sous la forme de bons cadeaux. Sur ce point, ils rejoignent leurs collègues de Coop qui font aussi face à ces nouvelles pratiques. «Le bon doit rester un cadeau; et donc ne pas être compté dans la revalorisation salariale puisqu’il ne permet pas d’augmentation durable du salaire, alors que la branche en a grand besoin», assène Anne Rubin.

Des bons d’achat

Pour le porte-parole de Migros, l’analyse est différente. Concernant ces bons, et malgré les 668 millions de francs de bénéfice en 2021, Tristan Cerf précise que «la situation économique est particulièrement difficile cette année». Et souligne que Migros avec ses partenaires sociaux ont donc convenu, pour 2023, la possibilité de distribuer une partie de l’augmentation salariale «sous forme de gratification unique en bons d'achat». «La part des bons d'achat est de 1/3 au maximum, mais de nombreuses entreprises renoncent totalement aux bons d'achat», ajoute-t-il. A noter que les partenaires sociaux se composent de la Commission nationale du groupe Migros (LAKO), de la Société suisse des employés de commerce et de l'Association du personnel de la boucherie. Si les vendeuses et les vendeurs membres d’Unia souhaitent que leur syndicat puisse les représenter, le porte-parole du géant orange laisse peu d’espoir: «Aucun changement n'est prévu dans un avenir proche.»

Inégalités croissantes

Plus largement, Unia dénonce les salaires de la branche, essentiellement féminine, toujours bien inférieurs à la moyenne des revenus suisses, ainsi que l’accroissement des inégalités entre les coopératives régionales: «Ainsi, les employés des coopératives Migros du Tessin, de Bâle et du Valais toucheront ces deux prochaines années un salaire minimum de 4100 francs contre 4200 francs dans d’autres coopératives. Il est incompréhensible que les employés d’un même groupe qui vend les mêmes produits aux mêmes prix dans toute la Suisse aient de telles différences de salaires réels et de salaires minimums!» Anne Rubin renchérit: «Une étude de Credit Suisse concernant le revenu disponible après déduction des charges fixes montre que le Tessin est au milieu du classement cantonal. Les assurances maladie et les impôts sont particulièrement élevés dans le Jura (compris dans la région de Bâle), même si les loyers sont en effet plus bas.» Tristan Cerf relaie, quant à lui, une analyse différente: «La structure en coopératives régionalisées de Migros est conforme à ses statuts. Le coût de la vie et le niveau de salaire peuvent varier en Suisse de région en région et la situation n'est pas toujours la même dans tous les secteurs ou entreprises.»

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