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«Il y a urgence à lutter contre la précarité»

Conférence de presse sur le salaire minimum vaudois.
© Olivier Vogelsang

Présentation par le Comité unitaire des initiatives en faveur d’un salaire minimal cantonal vaudois. Ces dernières avaient abouti le 31 octobre 2023, chacune avec plus de 4000 signatures que celles nécessaires.

Le Conseil d’Etat vaudois veut différer d’un an le vote sur le salaire minimum et rédiger un contre-projet. Un renvoi inadéquat selon le comité unitaire à l’origine de l’initiative.

Il n’y aura vraisemblablement pas de votation en 2025 sur les initiatives «Pour le droit de vivre dignement de son travail – pour un salaire minimum cantonal». Le Conseil d’Etat vaudois a annoncé le 23 janvier dernier demander au Grand Conseil une année supplémentaire pour pouvoir préparer des contre-projets à ces textes. Pour mémoire, ces derniers avaient été déposés par un Comité unitaire rassemblant des partis de gauche, des syndicats et des associations. L’un réclamait l’inscription dans la Constitution du principe d’un salaire minimum, l’autre l’introduction d’une nouvelle loi fixant le tarif plancher légal à 23 francs brut de l’heure. Ces initiatives avaient abouti le 31 octobre 2023, chacune avec plus de 4000 signatures que celles nécessaires.

Menaces sur l’emploi...
Le gouvernement du canton a exposé ses motifs pour repousser la décision sur ces deux objets dans les urnes. Et a noté en préambule qu’ils posent le principe d’un salaire minimum applicable à l’ensemble des branches économiques. Or, estime-t-il, celui-ci «ferait peser un risque sur l’emploi dans certaines branches d’activités ou régions du Canton, dans lesquelles les marges bénéficiaires sont déjà très réduites et la concurrence vive.» Cette situation aurait selon lui pour conséquence d’impacter fortement le partenariat social «dès lors que le salaire minimum prendrait le pas sur celui prévu par les CCT et ceci a priori dans tous les secteurs économiques.» Le Conseil d’Etat vaudois ajoute «qu’il n’est pas exclu que, afin de compenser l’instauration d’un salaire minimum plus élevé que celui en usage, une série d’avantages sociaux dont bénéficient actuellement certains travailleurs soient supprimés». Et estime encore que certaines CCT pourraient être également renégociées voir dénoncées. Il brandit également la menace de licenciements dans certaines entreprises si elles doivent respecter des tarifs minimums. Et, dans ce contexte, demande au Parlement vaudois une année supplémentaire pour élaborer «une alternative équilibrée aux initiatives». 

... réfutées par le Comité unitaire
«Le Conseil d’Etat motive l’élaboration de son contre-projet avec des arguments strictement patronaux qui ont été contredits par toutes les études indépendantes sur la mise en œuvre des salaires minimums cantonaux», réagit Arnaud Bouverat, coprésident du Comité unitaire et secrétaire régional d’Unia. «La mise en place d’un salaire minimum cantonal ne met ni en danger l’emploi, ni le partenariat social comme le montre le cas de Genève qui est le plus documenté.»  Le comité unitaire précise encore dans un communiqué qu’il refuse de sacrifier le salaire minimum légal au profit de salaires minimaux fixés dans les CCT étendues. «Un tel dispositif serait en effet discriminatoire selon les branches et encouragerait injustement la conclusion de CCT dans le simple but de déroger au salaire minimum.» L’alliance s’indigne par ailleurs sur les avantages sociaux évoqués entre les lignes par le Conseil d’Etat supposés compenser les bas-salaires. Un argument qui, selon elle, « ne tient aucunement à l’épreuve de la réalité que vivent les salariés concernés». Les initiants considèrent le renvoi d’un vote sur la question comme inadéquat, soulignant qu’il y a «urgence à lutter contre la précarité des travailleuses et des travailleurs.»
Actuellement, plusieurs cantons disposent déjà d’un salaire minimum, oscillant entre 19,50 francs et 24,48 francs l’heure. Il s’agit de Genève, Neuchâtel, le Jura et le Tessin. D’autres initiatives allant dans ce sens ont été déposées, notamment à Fribourg et en Valais.

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