Une pétition signée par plus de 1000 personnes a été remise au gouvernement genevois lui demandant de déclarer immédiatement l’état d’urgence climatique
Le mouvement ClimateStrike Genève n’a plus le temps d’attendre que le Conseil d’Etat veuille bien prendre au sérieux la question environnementale. Le 17 mai, quelques-uns de ses représentants, soutenus par la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS) et l’association Breakfree, se sont rendus devant l’Hôtel de Ville pour remettre une pétition au gouvernement. Signée par plus de 1000 manifestants lors de la grève du climat du 6 avril, celle-ci exhorte le Canton à déclarer immédiatement l’état d’urgence climatique, et à prendre des mesures radicales et rapides «pour la préservation de notre environnement et la survie de l’espèce humaine».
«La Ville de Genève a déclaré l’état d’urgence climatique hier, commente Alice, de ClimateStrike Genève. Ce n’est pas suffisant! On ne peut pas laisser le canton à la traîne, on doit avancer ensemble et rapidement. De même, nous refusons d’attendre six mois pour lire un rapport qui nous dira ce que l’on sait déjà. Genève doit passer à des actions directes et concrètes. Tant qu’il n’y aura pas de justice climatique, nous descendrons dans la rue pour manifester*.» Rappelons que les jeunes écoliers et étudiants de Suisse se mobilisent massivement et font la grève des cours depuis le mois de décembre contre l’inaction politique face au problème du réchauffement climatique.
Ailleurs, le Pays de Galle, l’Ecosse, l’Irlande et la Grande-Bretagne ont déjà déclaré l’état d’urgence climatique. En Suisse, les cantons de Bâle-Ville, Jura, Vaud, Fribourg et Zurich ont d’ores et déjà devancé Genève. «Il est l’heure de prendre acte de la catastrophe à laquelle nous faisons face et d’enlever les œillères que tous les gouvernements portent afin d’assurer un avenir à notre génération et aux générations futures», a déclaré Mathilda au nom du mouvement.
Investir autrement
Agir, oui mais comment? En réorientant par exemple les investissements des caisses de pension, et notamment celle de l’Etat de Genève, vers des actions respectant les enjeux environnementaux et sociaux. C’est l’idée de la charte éthique récemment mise sur pied par les syndicats genevois** (lire aussi notre édition du 15 mai). «Aujourd’hui, investir dans le solaire ou l’éolien rapporte autant qu’investir dans les énergies fossiles, insiste Umberto Bandiera, responsable de la Commission LPP à la CGAS. Il existe des projets éthiques solides et très intéressants en termes de rendement en Suisse, dans l’immobilier notamment, il n’y a donc plus aucune excuse!»