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Pétition déposée contre les douze dimanches ouvrables

Des personnes remettent des cartons avec les feuilles de la pétition.
© Olivier Vogelsang

A Berne, le 30 octobre, les syndicats Unia et Syna, avec des vendeurs et des vendeuses, ont remis à l'intention du Parlement une pétition munie de plus de 9000 signatures contre l'extension des ouvertures dominicales.

Alors que le Parlement débat d’une initiative visant à multiplier les ouvertures dominicales des commerces, le personnel de vente et les syndicats s’opposent à la dégradation des conditions de travail.

Les opposants à l’extension des ouvertures des magasins le dimanche ne désarment pas, au contraire. Ce 30 octobre, le personnel de vente, conjointement avec les syndicats Unia et Syna, a déposé à Berne une pétition contre le projet de multiplication des ouvertures dominicales des commerces. Le texte, muni de plus de 9000 signatures, demande au Parlement de mettre un terme aux attaques visant le congé du dimanche. Une initiative du canton de Zurich, en discussion sous la Coupole, propose en effet d’autoriser les magasins à ouvrir leurs portes douze dimanches par an sans dérogation, contre quatre actuellement.

«Les syndicats dénoncent avec force ce projet qui dégraderait encore plus les conditions de travail dans le commerce de détail», écrivent Unia et Syna dans un communiqué commun, demandant au Parlement de «prendre au sérieux les mises en garde de la communauté scientifique et de mettre fin à l’extension du travail du dimanche».

Pour ses détracteurs, celui-ci menace l’équilibre entre vie privée et professionnelle, les loisirs, ainsi que la participation à des activités sportives, communautaires, associatives ou politiques. De plus, l’Alliance pour le dimanche, réunissant syndicats et milieux religieux, avait publié en août une étude de l’Université de Berne pointant les effets néfastes du travail dominical sur la santé.

Un signal fort

Le fait que les 9000 signatures aient été récoltées rapidement est un signal fort aux yeux des organisations de travailleurs: «Le personnel de vente n’est pas seul à rejeter clairement la société qui tourne 24h sur 24. Le grand public s’y oppose également. Voilà ce qu’il faut, au contraire: du respect, des conditions de travail saines et des horaires de travail corrects.»

L’augmentation du travail dominical n’est pas un progrès, mais un recul, estiment les syndicats, soulignant que douze ouvertures dominicales, cela représente un dimanche par mois, ou tous les dimanche durant trois mois d’affilée pendant la période de Noël. «L’extension prévue des ouvertures dominicales compromet gravement les conditions de travail dans la vente, fustige Vania Alleva, présidente d’Unia. D’autres secteurs y sont d’ailleurs confrontés. Des salariées et des salariés dans le nettoyage, la logistique et la sécurité auraient aussi à subir davantage de travail dominical.»

Unia et Syna rappellent que le peuple suisse a déjà rejeté l’augmentation des ouvertures dominicales dans les deux tiers des votations cantonales et communales portant sur ce sujet. La plupart des cantons n’utilisent d’ailleurs même pas les quatre ouvertures dominicales possibles. «Avec ce projet, le Parlement est totalement déconnecté de la population.» 

«Nous subirons plus de stress»

A la conférence de presse donnée lors du dépôt de la pétition, une vendeuse a expliqué que les conditions dans ce secteur sont déjà difficiles: «Nous devons d’ores et déjà travailler avec des effectifs de plus en plus réduits, parce que les entreprises font des économies sur le personnel. Il n’y aura pas d’embauches supplémentaires avec l’augmentation du travail du dimanche. C’est tout le contraire: le personnel existant sera réparti sur six jours ouvrables et nous subirons encore plus de stress, ce qui se traduira par du surmenage et des absences pour maladie. C’est un cercle vicieux.» 

La branche du commerce de détail, qui emploie en majorité des femmes, se caractérise déjà par ses bas salaires, le travail sur appel et les plages de travail fragmentées, ce qui empêche une conciliation harmonieuse entre travail et vie privée.

«Le repos du dimanche n'est pas un luxe, juge Nora Picchi, membre du comité directeur de Syna. Il est un pilier de notre société et renforce le tissu social.» Unia et Syna préviennent qu’ils combattront cette dégradation des dispositions protectrices de la loi sur le travail par tous les moyens, s’il le faut en recourant au référendum.

Une vidéo de Olivier Vogelsang.

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