Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Les salariés de Coop auront de meilleures conditions de travail

Enseigne de magasin
@Thierry Porchet

La nouvelle CCT entrera en vigueur le 1er janvier 2026 et comporte des améliorations pour tous les employés de Coop.

La nouvelle convention collective prévoit la revalorisation des salaires minimums, des journées plus courtes et des congés plus longs pour les parents.

Pour une convention collective de travail (CCT) qui patine – celle qui occupe actuellement le secteur de la construction – en voici une autre qui aboutit à la satisfaction des partenaires sociaux. La nouvelle CCT Coop, qui entrera en force dès le 1er janvier 2026, aligne plusieurs importantes avancées pour les employées et employés du géant du commerce de détail. Les contenus de l’accord ont été rendus publics le 21 octobre à travers un communiqué conjoint d’Unia, Syna/OCST, la Société suisse des employés de commerce, l’Union des employés de Coop et le groupe Coop. 

C’est l’aboutissement d’un processus qui a été entamé au début de l’année 2024, lorsque Unia a soumis un sondage auprès des travailleuses et travailleurs pour définir le cahier des revendications à soumettre à la direction de Coop. Une deuxième étape a pris forme au début des négociations, en février 2025, avec le lancement par le Groupe professionnel Coop – une instance qui se réunit trois à quatre fois par année – d’une pétition allant dans le sens des revendications. Celle-ci a permis de récolter 3000 signatures. «Nous revendiquions plusieurs améliorations importantes, note Anne Rubin, coresponsable du commerce de détail au sein d’Unia. Il s’agissait de valoriser les salaires, d’améliorer le temps de travail, de mieux protéger la santé des employés et de renforcer leur participation dans l’organisation du travail.»

Au mois de juin dernier, entre la cinquième et la sixième ronde de négociations, le syndicat a remis la pétition à la direction et à cette occasion, un délégué par région d’Unia a lu à haute voix un appel de sa région. «Cette conférence Coop s’est révélée déterminante, souligne Anne Rubin. Elle a permis une avancée décisive dans les pourparlers.» 

Plus de temps pour la vie privée
Concrètement, la nouvelle CCT, dont la validité court jusqu’en 2030, comporte des modifications significatives. Le salaire minimum a été relevé à 4300 francs, tandis que celui qui fait référence après une formation initiale de deux ans, s’élèvera désormais à 4400 francs. Cette progression est également appliquée pour celles et ceux qui auront suivi une formation initiale de trois ans (4500 francs) et de quatre ans (4700 francs). Le deuxième front ayant évolué positivement concerne les congés. Celui qui touche le second parent – anciennement congé paternité –, tout comme celui lié à l’adoption, sont prolongés à vingt jours. Le congé en lien avec la prise en charge d’un enfant gravement malade ou victime d’un accident va plus loin que la loi, avec une indemnité à 100% du salaire brut. Question famille, il est à souligner encore que tout employé percevant un salaire allant jusqu’à 5300 francs pourra demander une aide financière pour couvrir les frais de la garde d’enfants. 

Enfin, le troisième volet concerne le temps de travail, auparavant de quatorze heures: il doit intervenir désormais dans un intervalle de douze heures journalières, pauses et travail supplémentaire compris, ce qui permet de mieux équilibrer vie professionnelle et vie privée des travailleuses et travailleurs. Les apprentis, eux, seront au bénéfice de deux semaines de congé de jeunesse, avec paiement intégral du salaire. Tous ces nouveaux acquis sont particulièrement réjouissants à l’heure où l’arène politique fédérale, dominée par la droite bourgeoise, multiplie les attaques au droit du travail avec des projets de loi agressifs. Pour Leena Schmitter, coresponsable du Commerce de détail, «l’aboutissement de ces négociations a montré également l’importance de l’engagement des militants à tous les stades de la procédure. Cela a donc valu la peine de se mobiliser.»

En revanche, les négociations salariales n’ont pas abouti à un accord. Unia et les autres représentants des employés demandaient  des augmentations générales des salaires pour tous les employés. A cette requête, Coop a préféré répondre avec une solution au cas par cas. 

Pour aller plus loin

Le salaire minimum genevois dans la vente est menacé

Les associations patronales ont déposé un recours auprès du Tribunal fédéral contre le contrat-type de vente récemment édicté. Unia dénonce une attitude irresponsable

«Migros a une attitude totalement indigne»

entrée d'un magasin Migros

Plus de 200 salariés chargés des dégustations ont vu leur contrat modifié et ont été plongés dans l’extrême précarité

Magasins prochainement ouverts jusqu’à 20h?

Deux projets de loi visant à prolonger l’ouverture des magasins, des boulangeries et des salons de coiffure genevois viennent d’être avalisés en commission. Unia maintient le cap

Les vendeuses toucheront au moins 4000 francs

Depuis le 1erjanvier dernier, à défaut d’une Convention collective de travail, le personnel de vente genevois, y compris celui des kiosques à journaux, bénéficie d’un nouveau contrat-type prévoyant un salaire minimal de 4000 francs. 

A Genève, le nouveau contrat-type de travail prévoit, entre autres, l'augmentation des salaires minimaux et l'obligation de l'assurance perte de gains. Unia se dit satisfait