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Un ancien d’Unia à l’origine de la réouverture des marchés

Stand du marché à La Chaux-de-Fonds.
© Réseau pour la réouverture des marchés

Le 8 avril, le marché de La Chaux-de-Fonds a rouvert partiellement avec notamment un stand de la ferme Marchon.

Un collectif citoyen, animé par Claude Bezençon, a convaincu la Ville de La Chaux-de-Fonds, suivie depuis par d’autres municipalités

Depuis le 17 mars, les marchés sont fermés dans le cadre des mesures contre le coronavirus. Face aux grandes surfaces restant ouvertes, cette interdiction est ressentie comme une injustice par toute une filière paysanne et maraîchère. Le syndicat agricole Uniterre évoque une «discrimination» et une «inégalité de traitement» qui privent de revenu des familles paysannes déjà précaires financièrement et les consommateurs de produits de proximité et de qualité.

Il y a deux semaines, la Ville de La Chaux-de-Fonds a toutefois autorisé la réouverture de son marché. D’autres municipalités, comme Genève, ont suivi, depuis, l’exemple de la métropole horlogère. Ce redémarrage timide, nous le devons beaucoup à l’action du «Réseau pour la réouverture des marchés», né dans les Montagnes neuchâteloises, et à l’une de ses chevilles ouvrières, Claude Bezençon. «Non, ce n’est pas grâce à moi, c’est le travail de tout un réseau, je n’ai fait qu’alerter Uniterre et interpeller les autorités», précise, modeste, ce sociologue de la santé et de l’environnement, qui fut secrétaire syndical au SIB/Unia à Vevey jusqu’en 2002, avant de rejoindre l’Office fédéral de la santé publique. L’ancien fonctionnaire a découvert, en lisant le rapport explicatif sur l’ordonnance du Conseil fédéral du 17 mars, fixant les mesures de lutte contre le virus, que les étalages de denrées alimentaires des marchés étaient considérés comme des magasins d’alimentation et donc exemptés d’interdiction, pour autant que les règles de distanciation soient respectées.

Une belle victoire...

«Les autorités ont été très promptes à fermer les marchés, personne n’avait lu ce rapport et, au départ, c’était niet. Il a fallu bien argumenter juridiquement et se bagarrer à coup de courriels», indique Claude Bezençon. Lors de sa réunion du 1er avril, le Conseil communal a finalement décidé une réouverture partielle, soit neuf emplacements répartis sur cinq sites différents, et ce tous les jours de la semaine. «C’est quand même une belle victoire», se félicite le Chaux-de-fonnier joint le 8 avril, alors qu’il revenait justement du marché. «Il n’y avait que deux stands, mais c’est un début, je suis convaincu qu’il y en aura plus ensuite, surtout le samedi. Dans tous les cas, les producteurs ont bien vendu et sont satisfaits.»

Et quel sera le prochain combat du citoyen Claude Bezençon? «Peut-être une vraie lutte syndicale, par exemple pour fermer tous les chantiers… répond le militant. Des luttes et des crises, nous n’allons pas en manquer, il nous faut être solidaires, construire des réseaux multisectoriels avec des formes d’organisation horizontale, comme les Gilets jaunes l’ont montré en France, multiplier les actions... Dans l’immédiat, il ne faut pas que l’économie reparte comme avant, tel que le demandent les milliardaires de l’UDC, l’économie ne doit plus être basée sur le fric, mais sur les besoins de la population. Il faut tout changer.»

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