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Toutes dans la rue le 14 juin!

Action dans les rues de Berne à l'issue de la conférence de presse de l'USS. Des femmes derrière une banderole "Il est temps de faire grève".
© Olivier Vogelsang

Parmi les revendications formulées, les femmes exigent des mesures systématiques contre les violences sexiste, sexuelle et domestique.

Lors d’une conférence de presse le 31 mai, une large alliance a appelé à se mobiliser à l’occasion de la Grève féministe. Des actions sont prévues toute la journée

Le constat est largement partagé: nous sommes encore bien loin d’une vraie égalité entre les femmes et les hommes. C’est pourquoi une alliance composée des collectifs féministes régionaux, des syndicats ainsi que des socialistes et des Verts a convoqué, le 31 mai, une conférence de presse à Berne pour appeler à rejoindre les rangs de la grande Grève féministe du 14 juin prochain. Celle-ci a été suivie d’une action lors de laquelle les militantes ont pris la parole en public.

Dans chaque région de Suisse, les collectifs se donnent corps et âme depuis des mois pour préparer ce grand événement. «Il y a de nombreuses raisons de faire grève le 14 juin, a déclaré Jacqueline Lavanchy, du collectif féministe valaisan. Le relèvement de l’âge de la retraite des femmes dans l’AVS, la baisse prévue des rentes du 2e pilier, la violence sexiste, sexuelle et domestique permanente, le fait que le revenu des femmes soit en tout inférieur de 43 % à celui des hommes et les 18% de salaire en moins que touchent les femmes professionnellement actives. Sans oublier le financement lacunaire des structures d’accueil des enfants et les discriminations structurelles.»

Temps, respect et argent!

Les syndicats, notamment Unia, ont focalisé leur attention sur ce que vivent les femmes dans le monde du travail. «Pendant la pandémie, nous avons applaudi les travailleuses des secteurs des soins, de la vente et du nettoyage, rappelle Aude Spang, coprésidente de la Commission féministe de l’USS et secrétaire égalité chez Unia. Mais les salaires et les conditions de travail sont restés inchangés. Les femmes se battent toujours contre des salaires inférieurs à ceux des hommes, des rentes trop petites, la difficulté à concilier famille et profession ainsi que la violence et les discriminations.» Pour Patrizia Mordini, également coprésidente de la Commission féministe de l’USS, il est clair que «nous avons besoin de meilleurs salaires et de rentes plus élevées, d’une durée de travail plus courte et d’un temps de travail plus prévisible, d’un vrai congé parental et enfin d’une tolérance zéro à l’égard des agressions sexuelles au travail».

Stop aux violences!

Les violences faites aux femmes sont un autre fléau de notre société. Pour Sibel Arslan, conseillère nationale Verte et cocoordinatrice du Réseau des femmes Vertes, il faut que des mesures systématiques soient enfin prises dans tout le pays pour lutter contre les violences sexiste, sexuelle et domestique. «En 2017, la Suisse a ratifié la Convention d’Istanbul contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, rappelle-t-elle. Il est enfin temps que ces objectifs soient réalisés. Sans tergiversations!» Et sa consœur Tamara Funiciello, conseillère nationale socialiste et coprésidente des Femmes socialistes, de déclarer: «La société est portée par le travail non rémunéré des femmes, dont la valeur est de 248 milliards de francs par année et, malgré cela, elles sont plus pauvres une fois à la retraite...»

Actions en ville et dans des entreprises

Les raisons pour se mobiliser ne manquent pas. Le 14 juin, une vague violette va déferler sur la Suisse, mettant les revendications féministes au cœur du débat public. Des actions auront lieu dans toutes les grandes villes et dans de nombreuses entreprises. Trois grands temps forts sont à retenir. A 10h46, les femmes feront du bruit pour protester contre l’énorme écart existant entre les rentes des femmes et celles des hommes. A 13h33, on croisera les bras, à cause de la différence de revenu de 43,2% entre hommes et femmes, et à partir de 15h24, elles s’arrêteront pour souligner et contester l'inégalité salariale. Des grandes manifestations sont prévues en soirée dans une vingtaine de villes.

LE PROGRAMME EN SUISSE ROMANDE

BIENNE

Dès 14h Place Centrale.


FRIBOURG

Le matin Pauses prolongées à l’Etat, dans les hôpitaux, à l’Université.
Dès 13h Mobilisation sur la place Pythonne.
13h33 Appel à la grève, nos revendications.
15h24 Action «Stop inégalité salariale».
17h Prises de parole.
18h Départ de la manifestation dans les rues de la ville.


GENÈVE

Place de Plainpalais
10h46
Lecture de l’appel à la grève.
Dès 11h Brunch féministe, puis pique-niques auto-organisés.
13h33 On croise les bras, tout s’arrête.
Dès 14h Scène avec musique, performances et prises de parole.
15h24 Cris/bruits symbolisant les inégalités salariales.
17h Discours, puis départ de la manifestation.
Vers 20h Après la manif, musiques et performances artistiques à Plainpalais.


JURA

Delémont
16h30
Rendez-vous à la place de la Gare.
17h Départ de la manifestation.


NEUCHÂTEL

La Chaux-de-Fonds
7h
On pend les revendications le long du Pod.
12h-17h Occupation de la place de la Gare avec nourriture, boissons, atelier pancartes, solidarité internationale, syndicats.
13h33 Actions bras croisés.
15h24 On arrête de bosser. Cortège de soignantes, bibliothécaires, RECIF, structures para et préscolaires, horlogères, etc.
17h et 17h30 Départs vers Neuchâtel pour la manifestation.

Neuchâtel
Place des Halles
10h46 Lancement de la journée avec lecture de l'appel à la grève.
11h Musique, stands, ateliers pancartes, bar.
12h Pique-nique canadien.
13h33 Les bras croisés, le pays perd pied! Arrêt de toutes les tâches pendant quelques minutes.
15h24 Grand tohu-bohu contre les inégalités salariales.
15h30 DJ set de GreenBee.
17h30 Départ pour la manifestation.
18h Rassemblement à la place de la Gare pour la manif cantonale.
Vers 19h30 Place des Halles, DJ set de Bombo Clit, restauration et boissons, soirée festive.


VALAIS

Sion
Place de la Planta
Dès 13h30 Stands de diverses organisations dont AVAH, Alpagai et L’Espoir de Yana. Prises de parole et animations.
17h30 Rassemblement avant le départ de la manifestation.
18h Manifestation.
Dès 20h30 Concert.


VAUD

Yverdon-les-Bains
Place Pestalozzi
Stands, ateliers, animations, cortège.

Lausanne
7h-8h30
Distribution de tracts et cafés à la gare de Lausanne.
10h-11h Action «A l’abordage des bastions masculins», Ouchy.
10h Unia: ateliers pancartes et maquillage, stand Saint-François.
12h-14h Unia: repas de midi offert et pique-nique féministe, stand Saint-François.
10h-14h Espace de rencontres et de repos, pique-nique, Cité.
14h-17h Animations, stands, discours, place Saint-François.
15h24 Unia: action à la rue de Bourg.
Casserolades, place Saint-François.             
16h Unia: distribution du kit de la gréviste, stand Saint-François.
16h30-17h Rendez-vous des syndicats au Grand-Pont pour le cortège.
17h30-17h45 Départ de la manifestation.
20h Soirée festive à l’Arsenic.

Le Sentier
Place du Temple
11h30-13h30 Rassemblement, apéro, repas, prises de parole, musique, action syndicale des horlogères.
14h30 Départ en bus pour Lausanne (parking des Bruyères).
20h Retour de Lausanne.
Inscriptions jusqu’au 9 juin sur: vaud.unia.ch/14juin


Plus d’infos sur:

grevefeministe.ch/14-juin-2023

unia.ch/fr/campagnes/greve-des-femmes-2023

Pour aller plus loin

L’écart salarial entre sexes diminue, mais à la vitesse d’un escargot

banderole demandant l'égalité salariale

En 2022, dans le privé, les hommes étaient payés en moyenne 17,5% de plus que les femmes, soit 1453 francs par mois. La situation n’est pas vraiment meilleure dans le public.

Plus d’un million de personnes sont victimes de harcèlement sexuel au travail

pancarte

Du 23 novembre au 10 décembre, la Suisse se mobilisera sur le thème des violences basées sur le genre lors d’une grande manifestation et de centaines d’actions. Précisions d’Aude Spang, secrétaire à l’égalité d'Unia.

Une boîte à outils pour contrer les arguments sexistes

Game ovaire

Dans Game ovaire, la journaliste physicienne Lucia Sillig renverse des stéréotypes de genre prétendument basés sur des recherches scientifiques. L’humour en prime.

14 juin: les femmes ne lâchent rien

A Genève, le cortège a réuni plusieurs milliers de manifestantes dont, pour la première fois, des personnes à mobilité réduite et malentendantes, dans un souci d’inclusivité élargie. Les questions de l’égalité ont été déclinées au sens large, dans les sphères professionnelle et privée, entre iniquité salariale, sexisme, violence en tous genres, etc.

Quelque 150 000 femmes se sont mobilisées le 14 juin dernier dans toute la Suisse, sur leur lieu de travail et dans la rue. Egalité, respect, temps et argent sont plus que jamais revendiqués. Temps forts en Suisse romande