Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Soupçons de licenciement collectif déguisé chez Covance

Pour Unia, la vague de licenciements perlés depuis quelques mois dans l’entreprise pharmaceutique genevoise est une façon d’échapper à ses obligations légales. Le personnel licencié veut un vrai plan social

En décembre dernier, Unia Genève a convoqué la presse pour lui faire part de ses soupçons de licenciement collectif déguisé chez l’entreprise pharmaceutique Covance. En effet, après qu’une dizaine de travailleurs congédiés ont poussé la porte du syndicat, il est apparu que d’autres licenciements avaient déjà été prononcés les mois précédents, et se poursuivaient encore. «Pour nous, ces licenciements au compte-gouttes sont clairement une manière de contourner le licenciement collectif afin d’échapper aux obligations légales, à savoir la consultation du personnel et la négociation d’un véritable plan social», explique Alejo Patiño, secrétaire syndical en charge du dossier.

Et le syndicaliste de poursuivre: «Plusieurs services ont été touchés, certains employés ont eu droit à des indemnités alors que d’autres pas. Les disparités de traitement sont incompréhensibles: pourquoi accorder des indemnités s’il ne s’agit pas d’un licenciement collectif? Il y a une volonté de diviser le personnel, de brouiller les cartes.» Les motifs indiqués sur les lettres de licenciement sont en général la réorganisation de l’entreprise. «On n’évoque pas de licenciement économique ou de faute grave», confirme Alejo Patiño.

Médiation en vue

Pour Unia, nul doute, la restructuration de Covance est en cours depuis le dernier licenciement collectif, intervenu il y a un an, suivi d’une délocalisation en Inde. A l’époque, à la grande surprise de l’entreprise, le personnel s’était organisé et mobilisé afin d’obtenir un plan social digne.

Aujourd’hui, Unia a contesté les licenciements de ses membres par courrier et continue de demander à Covance d’ouvrir des négociations afin d’améliorer les conditions de départ de ses employés. «A la suite de la publication d’articles dans la presse genevoise, une dizaine d’employés ou d’ex-employés fraîchement licenciés de l’entreprise nous ont contactés pour nous dire qu’ils partageaient notre vision.»

La réaction de Covance ne s’est pas fait attendre non plus. Dans un courrier diffusé à l’interne que nous nous sommes procuré, l’employeur accuse Unia de colporter des «rumeurs sans fondement», nie le licenciement collectif déguisé et invoque des «décisions individuelles». «Nous avons toujours et continuerons toujours à honorer nos obligations légales», écrit l’entreprise.

De son côté, le syndicat se tient prêt à saisir la Chambre des relations collectives de travail (CRCT) et appelle le personnel à continuer de l’informer.

Pour aller plus loin

«On ne veut pas de bonus, mais le maintien des emplois!»

Les travailleurs de Vetropack ont jeté à la poubelle la lettre de leur direction proposant un bonus, avant d’aller préparer un paquet pour le président du conseil d’administration.

Une centaine de travailleurs ont organisé une action symbolique chez Vetropack à Saint-Prex pour montrer leur détermination à sauver le site. Témoignages

L’industrie a besoin de mesures urgentes

Le fonds de soutien à l’industrie pourra par exemple servir lors de difficultés à l’export, une crise énergétique ou une pénurie de main-d’œuvre.

Des entreprises en difficulté remettent à l’ordre du jour l’exigence, portée par Unia, d’une politique industrielle pour la transformation écosociale en Suisse. Dans le canton de Vaud, le fonds de soutien à l'industrie est relancé

Vetropack, de l'orage dans l'air

Combatifs. Les membres de la commission du personnel, accompagnés de représentants d’Unia et de Syna, vont tout mettre en œuvre pour préserver les emplois et défendre les collègues.

Le groupe Vetropack a annoncé un projet de fermeture de son site de production basé à Saint-Prex, laissant 175 employés sur le carreau. Le personnel, soutenu par Unia et Syna, est déterminé à se battre

La mécatronique genevoise a une nouvelle CCT

Charles-Henri Martin, mécanicien de machines et président du comité des métaux et de la mécatronique d’Unia Genève, et Jean-Marc Boisson, technicien méthodes, commentent le résultat des négociations auxquelles ils ont pris une part active.

La convention collective de travail de la branche industrielle a été renouvelée, avec des améliorations à la clé, tandis que les salaires minimums sont augmentés de 4,5%