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Salaires rattrapage impératif pour les titulaires d'un CFC

L'USS demande des hausses de salaires

Lors d'une conférence de presse tenue le 2 septembre dernier à Berne, l'Union syndicale suisse a présenté les revendications salariales de ses membres. La majorité des hausses réclamées s'élèvent entre 2 et 2,5%. Des augmentations que la faîtière justifie par la bonne santé économique d'un grand nombre de branches. Les syndicats ont aussi insisté sur le grand besoin de rattrapage des revenus des titulaires d'un apprentissage.

«Des pans importants de l'économie suisse vont bien. Les résultats présentés par les entreprises sont bons. L'argent pour des hausses sensibles de salaires est donc là.» Arguant la bonne conjoncture de notre pays, les membres de l'Union syndicale suisse (USS) réclament une augmentation des salaires de l'ordre de 2 à 2,5% dans la plupart des secteurs. Leurs revendications ont été présentées le 2 septembre dernier à Berne lors d'une conférence de presse. Les majorations demandées doivent surtout profiter aux professionnels étant passés par la filière d'un apprentissage. «Entre 2002 et 2012, leurs salaires n'ont augmenté que tout juste de 3% contre 18% pour ceux des cadres supérieurs. Si cette tendance se maintient, le système tant vanté de la formation professionnelle suisse s'en trouvera toujours plus ébranlé», a relevé l'USS dans un communiqué. Dans ce contexte, les syndicats estiment impératif de rattraper le retard particulièrement important dont font les frais cette catégorie de travailleurs. Autre exigence majeure de la faîtière: une revalorisation générale, et non individuelle, des bas et des moyens revenus - «car les hausses individuelles profitent avant tout aux hauts et très hauts revenus» - ainsi que l'élimination des discriminations salariales à l'encontre des femmes, «en accordant des hausses de salaires ciblées et en pratiquant une transparence totale».

150 francs de plus pour les maçons...
Les responsables des différents syndicats ont détaillé les requêtes formulées en fonction des branches d'activité qu'ils représentaient. Unia a notamment évoqué le secteur de la construction qui «continue de bien se porter et d'enchaîner les records». «Or, les maçons ne sont guère récompensés pour leur énorme engagement et la dangerosité de leur travail. Alors que depuis sept ans le secteur principal de la construction engrange d'importants gains de productivité (+9,3%), les salaires réels sont restés à la traîne (+5%)», a déclaré Vania Alleva, coprésidente d'Unia. Pour cette raison, le syndicat se mobilise pour une hausse générale de 150 francs. Même montant demandé pour tous les employés de la chimie et la pharma et 100 francs pour ceux qui travaillent dans l'industrie des machines, des équipements électriques et des métaux et dans l'industrie des produits alimentaires et des boissons. «Les entreprises de l'industrie tournent à plein régime et les perspectives restent excellentes. Les employeurs peuvent ainsi se permettre des améliorations de salaires correctes.» Pour rehausser l'attrait de la filière de l'apprentissage dans l'industrie auprès des jeunes, Unia demande d'y instaurer des salaires de référence soit, la 1ère année, 600 à 800 francs, la 2e, 800 à 1000 francs, la 3e, 1000 à 1200 francs, et la 4e, 1200 à 1400 francs ainsi qu'un treizième salaire. Dans le commerce de détail, Unia demande une revalorisation des bas salaires et de la main-d'œuvre féminine avec la fixation de salaires minimaux «adéquats, tenant compte de la formation et de l'expérience». Et revendique 100 francs d'augmentation pour le personnel du groupe Coop sur fond du centième anniversaire de sa Convention collective de travail.

Adapter les salaires aux bénéfices
Syndicom table pour sa part sur une augmentation de 2,5% pour les employés de La Poste, de PostFinance et de CarPostal Suisse SA. Alain Carrupt, président de Syndicom, a relevé que La Poste avait augmenté, en 2013, son résultat d'exploitation à plus de 900 millions de francs et réalisé un juteux bénéfice. «Il nous paraît donc juste et opportun que les salaires soient augmentés de manière significative et que le personnel participe ainsi au gain de productivité de l'entreprise.» Si, à Swisscom, la hausse des revenus à déjà été fixée en février à 1,8%, le syndicat demande, dans le reste de la branche des télécommunications, une majoration de 2%. Et, dans la branche des arts graphiques et des médias, au moins 100 francs de plus. Concernant les CFF, le Syndicat du personnel des transports (SEV) mise pour sa part sur un rattrapage des salaires, «après le retard accumulé ces dernières années». Pour nombre d'entreprises de transport concessionnaires, il revendiquera 2% supplémentaire. Quant au Syndicat suisse des services publics (SSP), il réclame la garantie de hausses individuelles, de passage aux échelons supérieurs et de promotions.


Sonya Mermoud


Revendications salariales dans les branches d'activité d'Unia

Construction: +150 francs de hausse générale.
Second œuvre: +2% à titre général et augmentation des salaires minimaux; +150 francs dans le second œuvre romand.
Industrie: +100 francs de hausse générale dans la branche MEM et dans l'industrie alimentaire; +150 francs à titre général dans la chimie et la pharma.
Coop: +100 francs d'augmentation générale, différenciation des salaires minimaux basée sur la formation et l'expérience; revendications analogues pour le commerce de détail.
Transport: +2% à titre général.
Transparence salariale, améliorations ciblées des salaires féminins.
Salaires de référence pour les apprentis.