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Mettre fin à la précarité alimentaire

Les organisations genevoises venant en aide aux personnes dans le besoin appellent la population à voter Oui au droit à l’alimentation face à la précarité qui s’aggrave dans le canton

A Genève, la pauvreté ne fait qu’augmenter, tel est le constat des organisations qui apportent leur soutien aux personnes dans le besoin comme le Collectif d’associations pour l’action sociale (Capas), Caritas, le CSP, Partage ou encore les Colis du cœur. La faute aux crises successives qui ont causé, entre autres, l’explosion des prix. Une pauvreté qui se manifeste notamment à travers un besoin croissant en matière d’aide alimentaire, l’alimentation étant la première variable d’ajustement dans le budget des ménages.

Quelques chiffres. En 2022, la banque alimentaire Partage a fourni à des organisations de quoi nourrir 14000 personnes par semaine. Parmi ces organisations se trouvent les Colis du cœur, qui distribuent plus de 4000 colis de nourriture et de produits d’hygiène chaque semaine, pour 6500 personnes dont 40% de mineurs. Les Epiceries Caritas constatent également une forte hausse du nombre de personnes qui font leurs courses dans ses magasins à prix réduits (+33% entre 2021 et 2022), car les supermarchés ordinaires ne leur sont plus accessibles.

De même, un grand nombre d’autres organisations membres du Capas œuvrent pour l’accès à l’alimentation via de multiples formes de soutien allant de la distribution de repas ou de bons au soutien financier ponctuel ou plus durable, pour l’accès à des cantines scolaires par exemple.

Précarité durable

«Cette diversité des formes d’aide garantit une réponse aux besoins de toute la population, admettent les organisations d’aide lors d’une conférence de presse fin mai. Néanmoins, nous constatons que la précarité perdure et que les personnes ont de plus en plus recours de façon durable à un soutien alimentaire fourni par nos associations, appui censé être “d’urgence” et ponctuel. Les conséquences de l’enlisement de cette situation sont multiples: effets sur la santé, disqualification, isolement, etc.»

C’est pourquoi ces acteurs appellent à voter Oui le 18 juin prochain à l’inscription d’un droit à l’alimentation dans la Constitution genevoise. «Cet ajout doit permettre au Canton de mettre en œuvre une politique publique de l’alimentation, au même titre que le logement, la santé ou l’éducation, peut-on lire dans leur communiqué de presse. Si le peuple l’accepte, une loi d’application devra être rédigée par le Département de la cohésion sociale.»

A savoir que le «droit à l’alimentation», tel qu’il est défini par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), consiste à garantir l’accès à une nourriture considérée comme adéquate, correspondant aux goûts et aux besoins des personnes, issue par ailleurs d’un système durable de production et de distribution. «Ainsi, c’est un accès à une nourriture choisie pour toutes et tous de manière inconditionnelle que nous défendons, ce qui fait toute la différence avec un droit d’être à l’abri de la faim.»

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