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«Le retard accumulé ces dernières années doit être rattrapé»

Conérence de presse de l'Union syndicale suisse.
© Olivier Vogelsang

Selon les syndicats, compte tenu de l’inflation, les salaires actuels ne sont guère plus élevés qu’en 2015, voire même inférieurs, et ont un besoin impératif de rattrapage. 

L’Union syndicale suisse revendique des augmentations générales de salaire de l’ordre de 2 % à 2,5% pour 2026. Principaux arguments.

Compte tenu de l’inflation, les salaires actuels ne sont guère plus élevés qu’en 2015, voire même inférieurs. Voilà le constat fait par l’Union syndicale suisse (USS) qui a présenté le 4 septembre lors d’une conférence de presse à Berne ses revendications salariales pour l’an prochain. L’USS réclame des augmentations générales des rémunérations de l’ordre de 2% à 2,5%.  «Il s’agit ainsi de garantir le pouvoir d’achat, de rétribuer l’évolution de la productivité et de rattraper le retard accumulé ces dernières années», argue Pierre-Yves Maillard, président de l’USS. Selon la faîtière syndicale, les travailleuses et les travailleurs ont en effet trop peu bénéficié de l’amélioration de la prospérité au cours de ces dix dernières années. «Tandis que la productivité progressait de 11%, les salaires réels de nombreuses personnes ont stagné», déplore l’organisation tout en notant que l’économie suisse reste florissante dans de nombreux secteurs. «Environ 99% de la population active ne sont pas directement concernés par les droits de douane américain ou ne le sont guère. La plupart des entreprises se portent bien», note dans son analyse David Gallusser, secrétaire central et économiste à l’USS, estimant que les salaires auraient dû être majorés cette dernière décennie de 10,5% et «non pas du maigre 1,5% observé».

5000 francs au minimum 
Présidente du syndicat Unia, Vania Alleva souligne que les rémunérations suffisent de moins en moins pour vivre. «Le coût de la vie est en forte hausse depuis la pandémie. En 2024, le niveau médian des prix d’après l’indice des prix à la consommation était supérieur de près de 7% à celui de 2020. En plus, les primes d’assurance maladie explosent de nouveau depuis 2023 (...) Cela fait mal au porte-monnaie, d’autant plus que les salaires sont à la traîne.» La responsable syndicale dénonce des revenus trop bas, y compris pour le personnel qualifié. «Un emploi sur dix est faiblement rémunéré. Le salaire brut d’un demi-million de travailleuses et de travailleurs est inférieur à 4177 francs (fois 13).» Une situation particulièrement fréquente dans le domaine de l’hôtellerie-restauration – la moitié des emplois est concernée – et les branches qui comptent surtout du personnel féminin comme le commerce de détail, le nettoyage ou encore les services à la personne. 

Vania Alleva s’indigne aussi du fait que même un apprentissage professionnel n'offre pas un bon salaire. «En moyenne, un salarié qualifié sur cinq gagne moins de 4500 francs et un sur trois moins de 5000 francs.» La présidente d’Unia est d’avis dans ce contexte que les employés titulaires d’un CFC ne devraient pas être payés moins de 5000 francs. Les hausses des rémunérations devront selon elle être générales et la compensation du renchérissement automatique dans toutes les conventions collectives de travail afin de garantir durablement le pouvoir d’achat. La représentante d’Unia détaille encore les revendications salariales par secteur accusant tous des retards salariaux à rattraper. 

Partage nécessaire
Directrice intérimaire de l’Association suisse des employés de banque (ASEB), Esther Hess, pour sa part, plaide la cause du personnel représenté, soit 120 000 collaboratrices et collaborateurs. «La plupart des employés de banque ont des revenus normaux. Une majorité d’entre eux ont subi une perte de salaire réel ces cinq dernières années, comme la plupart des autres salariés en Suisse. Pour le même travail, et malgré des exigences constantes ou en augmentation, ils ont moins d’argent à la fin du mois en raison de la hausse de la prime assurance maladie, des loyers et des frais de la vie courante.» Aussi, l’ASEB exige une augmentation de rémunération entre 2 % et 3 % pour les bas et moyens salaires. «Les banques se portent bien sur le plan économique, elles continuent à réaliser des bénéfices élevés. Elles peuvent partager avec leurs collaborateurs», ajoute Esther Hess, précisant encore que le partenariat social dans le secteur financier jouit d’une tradition de plus de 100 ans, «qui fait progresser les employeurs et les employés grâce au dialogue». 

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