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Augmentations de salaires: encore un effort!

Manifestants avec banderoles pour des augmentations de salaire.
© Olivier Vogelsang/archives

Unia revendique de 2 à 2,5% d'augmentation générale de salaire. Pour l'instant, les résultats des négociations dans les entreprises et les branches sont décevants.

Malgré de légères hausses dans certaines branches, Unia juge le bilan intermédiaire des négociations salariales décevant.

Patrons, encore un effort! Voilà, en substance, le message que veut faire passer en cette fin d’année Unia, qui tire un bilan intermédiaire mitigé des négociations salariales 2025/2026. Le syndicat reconnaît que celles-ci ont permis d’améliorer le sort de nombreuses personnes, en compensant le renchérissement et en augmentant légèrement les salaires. Mais il regrette que ces hausses ne soient pas généralisées.

Beaucoup de salariés obtiennent en effet jusqu’à 1% d’augmentation, ce qui, compte tenu de la faible inflation de 0,2%, représente une petite amélioration des salaires réels. «Mais il n’y a pas de quoi bondir de joie, nuance Unia dans un communiqué. Depuis plus de dix ans, les salaires réels stagnent, alors que les loyers et les primes d’assurance maladie ne cessent d’augmenter. Les accords salariaux conclus ne sont pas suffisants pour rattraper le retard accumulé. De nombreuses entreprises ne font même pas profiter les employés de l’augmentation annuelle de la productivité d’environ 1%.»

 

Les négociations qui ont échoué

Le syndicat se dit particulièrement choqué de voir que certains employeurs mettent les pieds au mur. Coop ou Fenaco, par exemples, voulaient privilégier des hausses de salaire individuelles, ce que leurs personnels respectifs ont jugé inacceptable. Chez Fenaco, c’est la quatrième année consécutive que les négociations salariales échouent. Chou blanc aussi chez le géant de la pharma Roche, où il était question d’augmentations individuelles de seulement 0,8%. Echec également dans la construction métallique, sauf dans les cantons de Genève, de Vaud et du Valais. Chez Nestlé, sur le site de Lausanne et chez Nespresso, les salariés n’obtiennent rien, même pas la compensation du renchérissement.

Sinon, dans l’industrie, les résultats restent modestes jusqu’ici. Dans la Convention collective de travail (CCT) MEM (Machines, Équipements électriques et Métaux), les salaires minimums n’augmentent que de 0,1%. Dans l’horlogerie, le renchérissement est compensé. Quant à Novartis, il accorde seulement 0,8 à 1,2% d’augmentation générale, malgré des bénéfices élevés, et 100 francs par mois pour tous les employés ne gagnant pas plus de 85 000 francs.

 

Ceux qui s’en sortent mieux

Côté bonnes nouvelles, les salaires minimums augmenteront de 1% dans les shops de stations-service, de 1,1% dans la location de services et de 0,2% dans l’hôtellerie-restauration. Mais c’est dans le nettoyage et la sécurité qu’on note le plus de progrès. En Suisse alémanique, les salaires minimums seront réhaussés de 3% dès janvier dans le nettoyage, et dans les services de sécurité privés, les salaires minimums des personnes payées à l’heure seront majorés de 2%, ce qui concerne près des deux tiers de tous les employés de la branche. Comme quoi, les syndicats ne demandent pas la lune! Rappelons qu’Unia revendique de 2 à 2,5% de hausse des salaires effectifs pour toutes et tous.

D’autres augmentations notables ont été obtenues localement dans des CCT. Relevons notamment le cas du secteur du paysagisme dans les cantons de Fribourg, Neuchâtel, Jura et Jura bernois, où les salariés bénéficieront d’une augmentation générale de 2,2%.

Présidente d’Unia, Vania Alleva note que les négociations salariales deviennent plus dures d'année en année. «Pourtant, il y a une pénurie de main d'œuvre et les gens quittent certaines professions notamment parce que les salaires sont jugés insuffisants. Mais ça, les milieux patronaux ne veulent pas le comprendre et ils ont une attitude très fermée.» Selon elle, ce n’est que grâce aux négociations collectives que des progrès sont réalisés, dans le sens d’une compensation du renchérissement et d’une hausse minimale des salaires réels. «Les augmentations générales sont indispensables parce que les augmentations individuelles bénéficient surtout aux hauts salaires, alors que les bas et moyens salaires stagnent depuis dix ans. Le besoin de rattrapage reste important.»

 

Résultats détaillés par branche, ici.

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