Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Syngenta appelé à passer à la caisse

Usine Syngenta à Monthey.
© Olivier Vogelsang

Refusant en 2023 d’indexer les salaires individuels de 3 % soit, alors, l’équivalent du renchérissement, Syngenta a été désavoué par l’Office cantonal de conciliation. L’organe est parvenu aux mêmes conclusions que les syndicats qui réclamaient cette hausse.

Donnant raison à Unia, l’Office valaisan de conciliation propose à Syngenta d’octroyer le plein renchérissement de 3 % sur les salaires individuels du personnel soumis à la CCT, et lui inflige deux amendes.

Requête syndicale suivie. L’Office valaisan de conciliation pour les litiges et le droit collectif (OCC) propose à l’entreprise chimique de Monthey d’octroyer le plein renchérissement de 3 % aux employés soumis la Convention collective de travail (CCT), comme l’avait demandé Unia et ses pairs. L’instance avait été saisie par les syndicats au printemps 2023, à la suite de l’échec des négociations salariales avec Syngenta. La société avait en effet mis fin aux pourparlers, refusant d’indexer l’ensemble des rémunérations au coût de la vie et ce en dépit d’un chiffre d’affaires record réalisé en 2022. Elle avait alors imposé unilatéralement une augmentation de la masse salariale de 2,1 % et une prime de 1000 francs. 

«Devant la décision aussi brutale qu’abrupte de Syngenta, Unia a été contraint de saisir l’OCC pour que les salariés au bénéfice de la CCT – quelque 500 employés – puissent maintenir leur pouvoir d’achat», précise Blaise Carron, secrétaire régional d’Unia Valais, soulignant l’importance de la proposition de l’Office publiée le 15 octobre dans le Bulletin officiel, qui légitime de facto la position des syndicats. Revenant sur les faits, le représentant d’Unia dénonce la réaction de Syngenta qui avait cherché à entraver la procédure et se voit aujourd’hui infligé de deux amendes pour un total de 7000 francs. 

Obstruction systématique
«Bien que notre requête ait été déposée en avril 2023, la procédure devant l’OCC ne s’est terminée que maintenant. Et pour cause. L’entreprise n’a eu de cesse de la faire traîner, allant jusqu’à la contester devant le tribunal cantonal qui l’a cependant déboutée. De la pure mauvaise foi.» Une attitude choquante pour le syndicaliste, la qualifiant de «mépris manifeste des instances légitimes démocratiques». «Il y a de quoi s’interroger sur la manière dont Syngenta se positionne par rapport à l’Etat de droit.» L’obstruction systématique de la société lui a valu deux amendes. La première, de 5000 francs, sanctionne son refus de collaborer en ne fournissant pas les informations demandées par l’OCC comme le résultat de ses bouclements comptables pour les années 2021-2023, les attestations de salaires et autres justificatifs financiers. La deuxième, de 2000 francs, pénalise son refus de comparaître à l’audience de conciliation du 14 avril dernier. 

Reste  à savoir désormais si Syngenta rectifiera le tir et tiendra compte de la proposition publiée par l’OCC. Une invite que l’entreprise a,  le 7 août, rejetée. «Dans tous les cas, la décision de l’Office, qui arrive aux mêmes conclusions qu’Unia, crédibilise sa position. Si Syngenta ne se conforme pas à une analyse objective, son image en pâtira. On peut encore se demander quel message sera alors donné à ses salariés...»

Pour aller plus loin

MEM: des cours en vue des négociations sur les salaires

Les négociations relatives aux hausses de salaires dans la branche MEM (industrie des machines, des équipements électriques et des métaux) auront lieu cet automne. Dans ce contexte...

Fleuron industriel de Monthey, Djeva ferme ses portes

Unia accompagne les douze derniers salariés de cette société spécialisée dans la fabrication de pierres de synthèse créée en 1914

Il faut recaser les ouvriers de la Tuilerie de Bardonnex

Tuilerie de Bardonnex.

Le Conseil d’Etat genevois renonce à prendre des mesures de protection de l’usine. Syna et Unia exigent le reclassement des travailleurs licenciés

Sous les produits de luxe, des salaires de misère

Manifestation de travailleuses masquées devant Kelly Services.

Des travailleuses temporaires soutenues par Unia ont organisé la semaine passée une action devant les bureaux de Kelly Services à Vevey. Payées 14,45 francs brut de l’heure, elles exigent un salaire juste, respectant la Convention collective de travail de la location de services