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Pour une Suisse de la solidarité et des droits sociaux

Plus de 8000 personnes ont manifesté samedi 1er novembre à Berne contre l'initiative Ecopop

Ballons colorés, musique, «slam» et poésie, ont animé la Place fédérale samedi dernier. Plus de 8000 personnes, dont beaucoup de jeunes, s'étaient rassemblées à Berne pour dire Non à Ecopop et Oui à une Suisse solidaire. Convoquées par de très nombreuses organisations - partis de gauche, Verts, syndicats, associations de migrants, de jeunes et d'étudiants ¬- cette manifestation avait pour but, un mois avant la votation du 30 novembre prochain, de clamer haut et fort l'opposition à l'initiative fédérale lancée par le mouvement Ecologie et Population (Ecopop). Cette initiative, sous prétexte de défendre l'environnement, veut limiter à 0,2% par année l'augmentation de la population étrangère en Suisse, soit environ 16000 personnes. Elle prône également un contrôle néocolonial des naissances dans les pays du Sud.
Plusieurs personnalités ont pris la parole durant le rassemblement, dont Christian Levrat, président du Parti socialiste, Regula Rytz, coprésidente des Verts suisse, et Emine Sariaslan, présidente du Forum pour l'intégration des migrants qui a rappelé l'apport de ces derniers à la prospérité et à la diversité culturelle du pays.

Stop à la division
Représentant l'Union syndicale suisse et Unia, qui avait fortement mobilisé pour cette manifestation, Vania Alleva a plaidé pour une «Suisse solidaire et démocratique», une Suisse où les travailleurs luttent tous ensemble pour la reconnaissance de leurs droits, où les salariés ne se laissent pas diviser ou mettre en concurrence. Une Suisse où toutes les personnes mobilisées s'engagent pour que, indépendamment de leur origine, de leur passeport, de leur statut de séjour ou de leur sexe, tous aient la garantie d'avoir les mêmes droits et un salaire égal pour un travail égal et où les droits humains ne soient pas un vain mot. La coprésidente d'Unia a insisté sur le fait que l'initiative Ecopop allait dans la direction opposée, qu'elle transformait la main-d'œuvre sans passeport suisse en bouc émissaire, et qu'elle mettrait en péril les emplois et les conditions de travail.
Face aux inquiétudes exprimées le 9 février par de «vastes couches de la population», craignant des baisses de salaire ou des licenciements, Vania Alleva a répondu: «Ce n'est pas en fermant les frontières que nous résoudrons ces problèmes. Il faut au contraire prévoir plus de protection des conditions de travail et des salaires, plus de protection contre le licenciement et des sanctions plus sévères contre le dumping salarial. Ainsi seulement, nous empêcherons les agissements d'employeurs cupides.» Et de préciser que protection et sécurité ne sont pas synonymes de protectionnisme et d'isolationnisme. «En réalité, il faut non seulement défendre résolument les droits des travailleurs, leurs droits sociaux, mais également les renforcer» afin que la main-d'œuvre, quelle que soit son origine, «cesse d'être mise en concurrence par le patronat.» Et de revendiquer «une libre circulation des personnes assortie de mesures d'accompagnement fortes qui garantisse au mieux le respect des droits des migrants.» «Nous disons Oui à une Suisse de la solidarité et des droits sociaux, et résolument Non à Ecopop!» a-t-elle conclu.
Après cette manifestation, la campagne contre Ecopop se poursuivra dans le cadre d'une journée nationale d'action prévue le 15 novembre.


Sylviane Herranz