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Pour des chantiers dignes

Une enquête menée par Unia auprès des employés du secteur de l’artisanat révèle des lacunes importantes sur les chantiers. Le syndicat lance une campagne de sensibilisation

Toilettes inexistantes, local de pause non chauffé, charges lourdes à porter sur plusieurs étages, mauvaises planifications des travaux. Voici les principales récriminations du personnel de l’artisanat, qui regroupe notamment les menuisiers, les peintres et les électriciens. Les résultats du sondage lancé en août montrent que 84% des travailleurs ayant répondu au questionnaire dans toute la Suisse se plaignent d’une mauvaise organisation des chantiers et de la pression des délais, ce qui engendre un stress important et une impossibilité d’effectuer un travail de qualité. Une situation récurrente depuis des années, mais qui s’est encore détériorée avec la pandémie de coronavirus qui a engendré son lot de problèmes spécifiques. Pour Unia, la santé et la sécurité ne sont pas garanties: «Trop souvent la distanciation ne peut pas être respectée en raison notamment d’une mauvaise planification de l’intervention des différents corps de métier, et les moyens de protection comme les masques, le savon et le désinfectant font encore trop souvent défaut.» Yannick Egger, membre de la direction des Arts et métiers d’Unia, ajoute: «Autre problème d’importance: à cause de la fermeture des restaurants pendant la pandémie, les salariés de l’artisanat sont souvent réduits à manger dehors au froid en l’absence de locaux chauffés…»

Responsabilité des employeurs

Le syndicat rappelle que le respect des conditions d’hygiène et de sécurité revient à la direction des travaux et aux employeurs, comme le prévoit la Loi sur le travail: «Ils doivent veiller en tout temps à ce que les équipements appropriés soient à disposition, et que les travailleurs et les travailleuses puissent œuvrer dans des conditions sûres et adéquates.»

Unia exige donc le respect de la loi: l’accès à des WC régulièrement nettoyés et utilisables du début à la fin des travaux; des grues et des moyens de levage appropriés partout où c’est nécessaire; la mise à disposition de savon et de désinfectant pour les mains; une bonne organisation des chantiers; des voies d’accès sécurisées et réfléchies; des équipements individuels de sécurité; une planification adéquate des travaux entre les entreprises, notamment pour permettre le respect des distances sanitaires. «Bien souvent, l’entreprise de gros œuvre amène les toilettes et les locaux de pause, et quand elle repart, les artisans se retrouvent à pisser dans des bidons ou dans les champs. C’est indigne! souligne Yannick Egger. Le manque de planification et d’organisation font aussi qu’un menuisier peut se retrouver à porter une véranda sur six étages, car la grue a été retirée.» Et pourtant des solutions existent selon le responsable syndical: «La direction des travaux pourrait, par exemple, coordonner l’organisation de la location des toilettes, de locaux de pause ou encore de grue pour l’intégralité de la durée du chantier, avec une répartition des charges parmi l’ensemble des entreprises.» Des actions syndicales de sensibilisation sont en cours auprès des directions des travaux, tandis que des mobilisations pourraient intervenir sur les chantiers en cas de nécessité.

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