Pas de titulaires de CFC payés moins de 5000 francs
Un salaire mensuel d’au moins 5000 francs: voilà le montant réclamé par l’Union syndicale suisse (USS) pour les personnes ayant effectué un apprentissage. Cette revendication a été formulée le 31 mai dernier par ses délégués réunis en assemblée. A cette occasion, il a été rappelé qu’une personne titulaire d’un CFC sur trois touche une rémunération inférieure à celle exigée par l’organisation faîtière. Une situation qui nuit à l’attractivité de l’apprentissage et décourage nombre de jeunes de s’engager dans cette voie ou les pousse à quitter leur travail après l’obtention de leur certificat. «La formation professionnelle duale est souvent décrite comme une voie royale. Grâce à elle la Suisse dispose d’une main-d’œuvre compétente. Mais la promesse d’obtenir un bon revenu après un apprentissage n’est plus tenue dans de nombreux cas», déplore l’USS, en précisant que les salaires se révèlent particulièrement bas dans les professions rassemblant une majorité de femmes. Elle souligne encore le fait que, pour nombre de titulaires de CFC, même après des années d’expérience, la rémunération n’évolue guère. «Peu avant la retraite, un quart d’entre eux touchent toujours moins de 5000 francs. Vivre avec un tel salaire n’est possible qu’en se restreignant beaucoup. Une fois payés l’assurance maladie, le loyer et les besoins de base, il ne reste pas grand-chose. Et pour une famille, il n’est tout simplement pas possible de boucler les fins de mois sans inquiétudes financières.» Dans ce contexte, et alors qu’il est difficile de trouver de la main-d’œuvre qualifiée dans plusieurs branches, l’USS invite les employeurs à «payer des salaires décents». L’organisation estime par ailleurs qu’aucune rémunération ne devrait se situer en dessous de 4500 francs. Et se positionne en faveur «d’augmentations générales au lieu de systèmes de bonus individuels».