Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Les pizzas de la colère

Des syndicalistes d'Unia devant Domino's Pizza à Neuchâtel.
© Neil Labrador

Unia a dénoncé la gestion catastrophique des ressources humaines chez Domino’s Pizza à Neuchâtel.

Unia Neuchâtel, qui défend des salariés malmenés par un chef d’équipe, a organisé une action devant Domino’s Pizza

«Allô, allô Domino’s Pizza? Y a de la friture sur la ligne, la direction ne répond pas à son personnel sur les conditions de travail dans l’entreprise et ne prend pas en compte ses demandes. Les employés ont le droit d’être entendus et respectés par leur employeur!...» La semaine dernière, Unia a mené une action devant le Domino’s Pizza de Neuchâtel pour dénoncer la gestion catastrophique des ressources humaines et l’absence de réaction de la direction de l’enseigne face à cette situation. En cause l’arrivée en fin d’année dernière d’un nouveau chef d’équipe dans l’établissement neuchâtelois.

«Il me disait que je ne travaillais pas bien, pas assez vite, il m’insultait devant les collègues et les clients et ne me rendait pas mes pourboires. Il me mettait encore la pression en utilisant l’anglais sous prétexte que Domino’s Pizza est une entreprise internationale alors que je ne maîtrise pas cette langue. C’était du harcèlement moral, je pleurais entre chaque livraison», témoigne Isabelle (prénom d’emprunt).

Cette livreuse en arrêt depuis janvier pour dépression n’est pas la seule à en avoir gros sur la patate. Unia a recueilli les témoignages écrits de six autres employés. «Le manager fait des reproches et tient des propos déplacés envers d’autres collègues devant tout le monde, alors que cela devrait rester entre lui et la personne concernée», note l’un deux. «Le simple fait de savoir que j’allais le croiser dans la journée me mettait la boule au ventre», relève un autre. Tandis qu’un troisième se plaint d’avoir été «agressé physiquement et verbalement» et d’être traité «comme un esclave».

«Nous dénonçons des cas graves. La situation est intenable. Quatre à cinq salariés sont en arrêt maladie et deux ont préféré démissionner», indique Céline Dupraz, secrétaire syndicale d’Unia Neuchâtel. Le syndicat, qui a été mandaté par cinq travailleurs, a saisi la direction des ressources humaines de l’entreprise basée dans le canton de Zurich. Mais les courriers sont restés sans réponse, tandis que les coups de téléphone sonnaient dans le vide. «Malgré tous les faits portés à la connaissance de la direction, rien n’a été fait. Elle ne veut pas collaborer avec les représentants du personnel. C’est inadmissible de la part d’une entreprise de renommée internationale.»

Le chef a quitté l’entreprise

Interrogée par les quotidiens Arcinfo et Le Courrier, la direction des ressources humaines reconnaît n’avoir pas répondu à Unia, mais se défend en assurant avoir pris l’affaire au sérieux. Les 18 collaborateurs du site ont été entendus lors d’entretiens individuels, le chef contesté a quitté l’entreprise, une nouvelle gérante devait entrer en fonction la semaine dernière justement, ce que nous a confirmé un employé interrogé sur place.

«C’est bien beau, mais ce serait bien d’informer les personnes intéressées que le responsable a été écarté», réagit Céline Dupraz. Unia attend toujours de pied ferme de pouvoir entrer en discussion avec la direction des ressources humaines de l’entreprise, «faute de quoi nous nous manifesterons encore une fois d’une manière ou d’une autre», prévient la secrétaire syndicale. Pour éviter que cette dérive ne se reproduise, les membres défendus par le syndicat demandent notamment la mise en place d’un cahier des charges pour les employés. Sans parler de l’amélioration de la communication…

Isabelle devait reprendre son travail cette semaine, avec quelques espoirs: «Je vais voir comment ça se passe, j’espère que l’on retrouvera dans l’équipe l’esprit de famille que l’on connaissait avant.»

Pour aller plus loin

Le personnel d’OVS exige de la reconnaissance

Portant des masques à l’effigie du directeur général d’OVS, les vendeuses de la succursale de Fribourg ont fustigé un patron «arrogant», qui ne les saluait pas lorsqu’il passait au magasin. Elles ont aussi profité de leur action pour remercier les clients de l’enseigne.

Les salariés soutenus par Unia ont fait part de leurs revendications à court et moyen terme à leur direction. Des actions simultanées sont prévues dans les boutiques du pays

De nouveaux chauffeurs Uber se rebiffent

Des secrétaires syndicaux et des chauffeurs discutent

Soutenus par Unia, des employés d’une société vaudoise partenaire du géant étasunien ont débrayé la semaine dernière

Pour des conditions de travail décentes chez les sous-traitants de Zalando

La délégation d’Unia a remis à la direction une pétition réclamant un salaire minimum d’au moins 22 francs de l’heure, contre environ 19 francs pratiqués actuellement.

Unia a adressé une pétition de plus de 2000 signatures à la direction du géant de l’e-commerce pour dénoncer le dumping social et salarial en Suisse

Les employés des shops tessinois discriminés

Le 5 juin dernier, une délégation d’Unia a interpellé les parlementaires à l’entrée du Palais fédéral.

Les shops des stations-service du Tessin n’ont pas à appliquer le salaire minimum de la CCT. Une exception décidée par le Conseil fédéral. Unia dénonce