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Intégrer les questions queers au débat syndical

Banderole queer suspendue à un pont.
© Olivier Vogelsang

Unia entend intégrer dans ses rangs toutes les personnes actives, indépendamment du genre auquel elles s’identifient.

Le 1er mars a eu lieu la première rencontre LGBTQIA+ à Unia. L’occasion de créer du lien et d’échanger sur les problématiques rencontrées sur les lieux de travail. Aude Spang revient sur cette journée.

La machine est officiellement lancée. La première rencontre LGBTQIA+ d’Unia a eu lieu à Berne le 1er mars dernier, réunissant environ 25 personnes. Après plusieurs mois de travail et de mise en place, cette journée, organisée par l’équipe des groupes d’intérêt Femmes et Jeunesse en collaboration étroite avec les membres queers, a été un succès. Destinée aux membres et au personnel LGBTQIA+ d’Unia, cette rencontre était l’occasion de former un groupe en créant un moment de partage à travers des témoignages, des exemples d’autres pays ou encore des performances queers. Erin Houriet*, l’une des membres à avoir organisé l’événement, s’est dite très enthousiaste de ce contact avec les autres militants. «Nous espérons que cette première rencontre donnera l’élan vers un mouvement plus large, et qu’il y en aura pleins d’autres.» 

Trois questions à Aude Spang, secrétaire à l’égalité chez Unia.

Quelle est la genèse de cette première rencontre LGBTQIA+?
Lors du dernier Congrès d’Unia, la commission Femmes et la commission Jeunesse ont déposé ensemble une proposition à ce sujet, qui a été adoptée. Celle-ci demandait de prendre le thème au sérieux politiquement, de s’y intéresser de plus près et de mettre des ressources à disposition pour ce travail, sans que ce soit au détriment des ressources des groupes d’intérêt. L’objectif était notamment d’aboutir à une première rencontre nationale. Le prochain Congrès approchant, certains membres se sont montrés impatients de concrétiser cette demande. Nous avons donc lancé l’organisation de cet événement. En parallèle, les membres LGBTQIA+ ont également acquis de plus en plus de visibilité au sein du syndicat et ont montré l’envie de s’impliquer aussi sur ces questions plus précises.

Quels étaient les objectifs de cette journée?
Il était très important de laisser la parole et l’espace aux personnes concernées par cette thématique, sur les réalités qu’elles vivent au quotidien, sur leur lieu de travail, tout comme dans la vie en général.
Au-delà de ce vrai moment de partage, le but était d’abord de créer du lien et un réseau, mais aussi d’avoir des discussions de politique syndicale et de perspectives, dans les branches, sur les lieux de travail mais aussi au niveau politique. De même, ça a été l’occasion de regarder ce qui existe déjà en matière de culture syndicale queer ailleurs et de s’en inspirer à travers des images ou des lectures, car beaucoup reste à faire sur ce terrain. 
Pour l’avenir, les personnes directement concernées pourront exprimer comment elles imaginent la suite à donner à ce premier événement, mais nul doute que cela va créer des synergies, inspirer et motiver les membres queers d’Unia à aller de l’avant. 

Quelles sont les problématiques rencontrées par les personnes LGBTQIA+ sur leur lieu de travail?
Etre queer au travail, ce n’est pas comme être hétérosexuel et cisgenre. Quand on ne suit pas les codes standard des normes de genre, et qu’on sort de la binarité de genre, cela peut exposer à des discriminations, à des injustices, voire à des violences. Les statistiques sont rares sur le sujet.
Les personnes «out» peuvent subir du mobbing et toute autre forme de harcèlement ou d’exclusion par rapport à leur orientation sexuelle. Pour les personnes «in», il y a toujours la question de ne pas être soi-même au travail et d’avoir peur des risques ou des conséquences de l’assumer. Il y a aussi le souci des coming-out forcés ou encore des périodes de transition pour les personnes transgenres, qui sont particulièrement délicates au travail, car elles sont très exposées.
C’est donc un sujet syndical, et il est nécessaire de protéger, d’intégrer et d’accueillir les personnes LGBTQIA+ au sein du syndicat et dans les branches.

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