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Salaires: les femmes davantage discriminées

L’écart salarial entre les sexes s’est légèrement réduit, mais la part inexpliquée de cette disparité a augmenté entre 2018 et 2020, selon l’enquête de l’OFS. Réactions des syndicats

Pas d’amélioration notable sur le front de la discrimination salariale frappant les femmes. Selon la dernière enquête suisse de l’Office fédéral de la statistique (OFS) sur la structure des salaires, les travailleuses, dans l’ensemble de l’économie, gagnaient en moyenne 18% de moins que leurs collègues masculins en 2020 contre 19% en 2018. Ce léger recul est à mettre au crédit du secteur public où l’écart, note l’OFS dans son communiqué de presse, a globalement baissé, passant, pour la période analysée, de 18,1% à 15,1%. En revanche, dans le secteur privé, il ne s’est réduit que de 0,1%, les différences de rémunérations entre les sexes s’élevant à 19,5% en 2020 contre 19,6% deux ans plus tôt. Si certains facteurs peuvent expliquer ces disparités – âge, formation, ancienneté, nature du poste, fonction hiérarchique, etc. – une part importante ne trouve pas de justification. Cette part-là, en deux ans, a progressé de 45,4% à 47,8% et correspond, exprimée en valeur monétaire, à 717 francs brut mensuel. «Alors que l’écart salarial moyen entre femmes et hommes ne se résorbe que lentement, la discrimination salariale à l’encontre des femmes s’est accrue: pour un même travail, ces dernières gagnent 717 francs par mois de moins que leurs homologues masculins contre 686 francs en 2018. Et cela uniquement parce qu’elles sont des femmes. C’est presque la moitié de la différence de salaire global... Manifestement la Loi sur l’égalité entre les femmes et les hommes révisée n’a pas eu l’effet souhaité pendant l’année de son entrée en vigueur en 2020», réagit en substance l’Union syndicale suisse (USS).

Femmes surreprésentées dans les bas salaires

L’OFS souligne par ailleurs que l’importance des écarts de rémunérations entre les genres varie fortement selon les domaines économiques: «Par exemple 8,7% dans l’hôtellerie-restauration, 17,3% dans le commerce de détail, 21,5% dans l’industrie des machines et 32,4% dans les activités financières et d’assurance.» Autre constat de l’institution: on trouve une majorité de femmes (60,1%) dans les postes les moins bien rémunérés. A l’inverse, dans le haut de la pyramide salariale – soit des salaires mensuels de 16000 francs et plus – figurent surtout des hommes (78,5%). «Il est inquiétant que les femmes soient toujours surreprésentées dans le secteur des bas salaires, c’est-à-dire les emplois à moins de 4000 francs par mois pour un travail à plein temps, alors qu’elles sont une petite minorité dans le segment salarial supérieur», commente l’USS, estimant en conséquence nécessaire d’augmenter les rémunérations dans des branches comme le nettoyage, l’assistance, les soins ou encore la vente où le nombre des travailleuses est élevé. Pour la faîtière syndicale, des progrès doivent aussi être accomplis dans la conciliation entre activités rémunérées et non rémunérées, afin que les femmes n’aient plus à choisir entre leur famille et un revenu suffisant. «Tant que la prise en charge d’enfants ou de proches sera conçue comme une affaire privée et qu’horaires de travail et heures d’ouverture des crèches ne seront pas compatibles, les femmes resteront surreprésentées parmi les bas salaires et sous-représentées parmi les hauts salaires.»

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