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Femmes, relevez la tête

Vingt-quatre mortes. En 2018, la Suisse a enregistré un niveau de violence domestique jamais atteint, à savoir 18522 cas connus, soit 1498 de plus que l’année d’avant. Chaque semaine, quelque part dans notre pays, une personne est victime d'une tentative d'homicide. Toujours en 2018, 24 femmes sont décédées des suites de ces violences. Bien sûr, on est loin des dizaines et des dizaines de victimes tristement recensées chaque année chez nos voisins français, mais ce sont déjà 24 disparitions de trop.

Berne passe à l’action. L’année dernière, dans le cadre de l’entrée en vigueur de la Convention du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique, aussi appelée Convention d’Istanbul, la Suisse s'était engagée à lutter contre la violence physique, psychologique et sexuelle, mais aussi contre le harcèlement, les mutilations génitales féminines ou encore le mariage et l'avortement forcés. Aujourd’hui, le Conseil fédéral va plus loin. Il a adopté le 13 novembre une nouvelle ordonnance visant à renforcer les mesures de lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. Concrètement, cette base légale permettra par exemple de soutenir des campagnes nationales d'information et de sensibilisation, des mesures de formation pour les professionnels ou des projets de prévention destinés aux victimes et aux auteurs de violence. L’ordonnance, qui entrera en vigueur dès le 1er janvier 2020, contribuera par ailleurs à garantir une meilleure coordination entre les acteurs privés et publics.

Genève pionnière. Au bout du lac, on n’aura pas attendu sur Berne. A quelques jours du 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, la Ville de Genève a, de son côté, dévoilé son plan d’action intitulé «Sexisme et harcèlement dans l’espace public». Etalé sur trois ans, il prévoit, entre autres, de la prévention à travers une nouvelle campagne de sensibilisation «Objectif zéro sexisme dans ma ville», des stages d’autodéfense pour les femmes, la formation de plus de 300 agents de la police municipale sur le sexisme ordinaire et le harcèlement, des ateliers de courage civique ou encore une grande enquête de l’Université de Genève sur les pratiques des femmes dans l’espace public. Parce que toute fille et toute femme doit pouvoir marcher dans la rue sans avoir rien à craindre, sans avoir à baisser les yeux, même s’il est tard, même dans des endroits peu fréquentés, et même si elle porte une jupe… Et parce que chacune d’entre elles doit pouvoir fréquenter les lieux qui lui chantent, de manière sereine, sans se faire siffler, draguer, harceler, insulter, agresser ou encore violer. Parce que les violences sexuelles et sexistes dans l’espace public, que ce soit dans les transports, au travail, au sport, à l’école, sur les réseaux sociaux ou dans les lieux de fête, ne sont ni acceptées, ni acceptables.

Plus d’infos: geneve.ch/zero-sexisme