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Des mots qui changent des vies

Chow Hang-tung est une avocate de Hong Kong. Elle purge actuellement une peine de 22 mois d’emprisonnement pour avoir encouragé des personnes sur les réseaux sociaux à allumer des bougies afin de commémorer la répression de Tian’anmen en 1989. L’artiste russe Alexandra Skotchilenko risque, elle, une peine allant jusqu’à 10 ans de prison pour s’être opposée à la guerre en Ukraine. En Iran, Vahid Afkari a été condamné en 2018 à plus de 54 ans de réclusion et à 74 coups de fouet pour avoir participé à des manifestations pacifiques contre les inégalités et la répression politique dans son pays. Au Zimbabwe, en pleine pandémie, les militantes Joanah Mamombe, Netsai Marova et Cecillia Chimbiri ont organisé une manifestation pour dénoncer la mauvaise gestion du gouvernement face au Covid-19 et la famine qui sévissait dans le pays. Le même jour, elles ont été enlevées, rouées de coups, agressées sexuellement et emprisonnées pour avoir manifesté, puis inculpées d’avoir menti sur ce qui leur était arrivé. Elles risquent plus de 20 ans de prison. Enfin, Yren Rotela et Mariana Sepulveda, deux femmes transgenres du Paraguay et militantes LGBTQIA+, se voient discriminées par les autorités qui les empêchent de changer officiellement de nom.

Ces huit personnes ne sont que la pointe de l’iceberg. Des milliers de personnes à travers le monde voient leurs droits bafoués, car elles osent donner de la voix pour contester l’ordre établi. Ces huit personnes, qui ont payé le prix fort pour s’être exprimées, sont les huit visages qu’Amnesty International a décidé de mettre en avant pour le Marathon des lettres 2022. Une action menée depuis 2001 à l’occasion du 10 décembre, Journée internationale des droits humains, lors de laquelle des sympathisants de plus de 200 pays rédigent des millions de lettres pour soutenir les personnes dont les droits humains sont en danger. Et la menace est réelle. Entre l’interdiction ou la pénalisation des manifestations, le recours excessif à la force, l’utilisation illégale de certains instruments de maintien de l’ordre, les détentions illégales, la surveillance de masse illégale et la censure en ligne, les Etats sont de plus en plus imaginatifs pour restreindre et réprimer.

Au-delà de la symbolique, ce Marathon des lettres a le pouvoir de faire bouger les lignes grâce à l’action collective. En vingt ans, une centaine de personnes ont vu leur vie transformée. Sous la pression exercée, elles ont été libérées ou ont vu leur peine se réduire. L’an passé, pas moins de 4,5 millions de lettres, tweets et autres ont été rédigés et ont permis notamment à Bernardo Caal Xol, un enseignant et militant écologiste du Guatemala, d’être libéré de prison en mars 2022 après avoir écopé d’une peine de plus de 7 ans pour ses actions en faveur de la protection des terres et des ressources de son peuple. Unis, nous sommes plus forts: il n’y a pas qu’Unia qui le dit!

Le marathon se déroule jusqu’au 24 décembre.
Pour participer, aller sur: amnesty.ch