Toutes et tous à la grande manifestation pour l’égalité
«L’égalité salariale n’est pas un cadeau fait aux femmes, mais un mandat inscrit dans la Constitution depuis 37 ans.» La résolution de l’assemblée des délégués d’Unia du 23 juin rappelle en outre que 10 milliards de francs sont ainsi dérobés aux femmes par année, ce qui représente «une arnaque massive sur les salaires». Chacune d’entre elles, en moyenne, perd ainsi 303000 francs au cours de sa vie professionnelle, ou 7000 francs par an, ou encore 590 francs par mois. Résultat, les rentes des femmes sont d’environ 37% inférieures à celles des hommes. Dans sa campagne de mobilisation pour que la loi soit enfin appliquée, Unia mise non seulement sur les chiffres, mais aussi sur la convivialité en lançant la bière de l’égalité assortie du slogan: «Egalité salariale: mettons la pression!»
Lors de l’assemblée des délégués, Corinne Schärer, responsable du groupe d’intérêts femmes et membre du comité directeur, s’est insurgée contre la teneur des débats qui ont eu lieu au Conseil des Etats sur la révision de la Loi sur l’égalité. «Certains parlementaires, de l’UDC et de la droite, ont osé dire que les différences sont naturelles, ou que le moment est mal choisi, ou au contraire que l’égalité existe déjà! C’était épouvantable!» Elle a rappelé que le projet du Conseil des Etats affaiblit encore celui du Conseil fédéral puisque seules les entreprises de plus de 100 employés (soit 1% de toutes les sociétés) devraient effectuer des contrôles des salaires, une obligation limitée de surcroît dans le temps à douze ans, et sans risque de sanction. «C’est inacceptable!» a martelé Corinne Schärer, rappelant dans les grandes lignes les revendications syndicales: des contrôles salariaux tous les quatre ans, des adaptations des salaires des femmes, des amendes dissuasives pour les entreprises qui enfreignent l’égalité salariale. L’assemblée des délégués d’Unia souligne sa détermination en appelant toutes et tous à participer le 22 septembre à Berne à la manifestation pour l’égalité salariale. Un premier pas, avant, peut-être, une grève des femmes, le 14 juin 2019.
Informations: www.mettons-la-pression.ch