Unia se projette vers les vingt prochaines années

Unia a fêté cette année ses 20 ans et, à l’occasion de son 5^e Congrès ordinaire qui a eu lieu fin octobre à Brigue, il a été question de se projeter sur les vingt années à venir. Le document stratégique Perspectives 2045 est le fruit d’un travail collectif. «Il constitue une boussole qui nous guidera sur notre chemin», a introduit Yves Defferrard, membre du comité directeur sortant. On y trouve les défis majeurs auxquels se confronteront les travailleurs et les travailleuses ainsi que les domaines d’action syndicale.

Onze axes ont été développés. Parmi eux, la nécessité de mettre la dignité humaine au centre du travail, d’être plus présents dans le tertiaire, et d’y recruter la plupart des nouveaux membres et de lutter contre les emplois précaires, le travail temporaire et le travail sur appel. Face à la dérèglementation des rapports de travail, Unia appelle à la solidarité des travailleurs pour surmonter l’isolement, et à l’extension de leur protection via les CCT. Quant à la numérisation, elle ne doit pas laisser les droits et la protection des salariés de côté. «Le progrès technologique doit bénéficier au plus grand nombre», a souligné Bruna Campanello, du comité directeur. Sur la question de la migration, Unia appelle à renforcer les droits des migrants, à faciliter leur naturalisation et à s’unir contre le racisme et les discriminations. «Nous voulons ensuite une société qui vieillisse dans la dignité, a poursuivi Véronique Polito, vice-présidente d’Unia. C’est un enjeu majeur pour nos retraites, notre système de santé et les soins aux personnes âgées. On a besoin d’une AVS encore plus forte et plus juste.»

Santé, climat et solidarité

Bonne transition vers le sujet de la santé. «Le travail ne doit pas rendre malade.» Unia s’attèlera ces vingt prochaines années à se battre pour des horaires de travail et des cadences qui permettent de vivre et de vieillir dans la dignité, mais aussi à demander aux employeurs d’assumer leur responsabilité dans les risques pour la santé liés au travail.

Le syndicat s’engagera pour le droit à la formation, la reconnaissance de l’apprentissage et la reconnaissance des diplômes et de l’expérience obtenus à l’étranger.

La question climatique est aussi centrale pour l’avenir des travailleurs et des travailleuses. Unia s’engagera pour des emplois plus durables, une durée du travail réduite et pour une meilleure protection de la santé. Enfin, Unia appelle à la solidarité internationale, à l’heure où nos démocraties sont en danger et où les mouvements réactionnaires prospèrent. «Nous défendons un Etat de droit, l’autodétermination des peuples et le droit international, a conclu Véronique Polito. Le fascisme n’a pas sa place chez nous. Oui à la liberté, l’égalité et la solidarité internationale!»

Les Perspectives 2045 ont été adoptées par le Congrès, avec l’ajout d’un nouveau chapitre sur le genre à la demande du Groupe d’intérêt femmes. Celui-ci donne toute sa place aux luttes des femmes et des personnes LGBTQIA+ pour l’égalité et pour une meilleure conciliation entre vie privée et vie professionnelle.