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Contre les licenciements et les journées de travail de dix-sept heures

Militants dans une salle
©Thierry Porchet

Les délégués ont notamment dit non au projet du Parlement, qui entend élargir de quatre à douze le nombre d’ouvertures dominicales des magasins.

A travers des propositions et des résolutions fortes, le congrès d’Unia a affiché sa détermination face aux dérives néolibérales.

La combattivité d’un syndicat pourrait se mesurer à l’aune des propositions et des résolutions défendues par la base, débattues et mises au vote. Celles qui ont surgi par dizaines lors du congrès d’Unia ont donné un aperçu significatif de la détermination de l’organisation dans la défense des acquis et la conquête de nouveaux face aux attaques de l’idéologie néolibérale. Au chapitre des résolutions, il faut citer celle portée à la fois par le comité central et par Unia régions Vaud et Genève, qui réclament à grands cris une réforme radicale de l’assurance maladie afin de mettre un terme à des hausses des primes dévastatrices pour les ménages aux revenus faibles. Acceptée à l’unanimité des votants, elle préconise la création d’une caisse unique et publique à l’échelle fédérale ou cantonale, transparente dans son fonctionnement, détachée des assurances complémentaires privées et entièrement financée par les instances publiques. 

Sur ce même territoire de la santé, un autre texte, défendu par le groupe d’intérêt Retraités et par le secteur tertiaire, réclame des soins et un accompagnement digne pour la population. En partant du constat que la population suisse vieillit à grande vitesse – le nombre de personnes âgées de 80 ans augmentera de 60% ces quinze prochaines années – et que le secteur est sous pression, mal financé, sous doté en termes de personnel, et victime de dérives liées aux performances comptables et financières, Unia réclame des réponses efficaces du politique. Et en particulier, l’application de la volonté du peuple, qui a approuvé en 2021 l’initiative pour des soins infirmiers forts. Le syndicat appelle d’ailleurs à se mobiliser massivement le 22 novembre prochain sur la place Fédérale à Berne, pour afficher une fois encore des revendications légitimes.

Attaque contre le droit du travail
Les délégués ont par ailleurs dit non au projet du Parlement, qui, à l’initiative du Canton de Zurich, entend élargir de quatre à douze le nombre d’ouvertures dominicales des magasins. Ils se sont opposés avec fermeté également à la «motion Burkart», projet de loi porté par le PLR Thierry Burkart que le Conseil national a approuvé en première lecture cet automne. Cette attaque frontale au droit du travail prévoit que l’employeur puisse imposer à l’employé de travailler jusqu’à neuf dimanches par année et pendant cinq heures, sans autorisation préalable ni compensation salariale. Le paquet de mesures comporte aussi une réduction du temps de repos obligatoire, qui passerait de onze à neuf heures, et une amplitude de mise à disposition de l’employé allant jusqu’à dix-sept heures par jour, dès 6h et jusqu’à 23h. Ce modèle, qui implique aussi une dérégulation du télétravail, va abattre les frontières nécessaires entre la vie professionnelle et la vie familiale et, s’il était adopté, touchera des millions de travailleuses et de travailleurs du pays. 

Enfin, une proposition d’ordre général, défendue par la Région Tessin et Moesa, a suscité un échange vif et a réussi à s’imposer auprès des délégués, contre l’avis du comité central, qui recommandait une contre-proposition. Le texte tessinois appelait les groupes de travail d’Unia et de l’USS à reprendre le dossier concernant le lancement d’une initiative pour une meilleure protection contre les licenciements. Ce projet avait déjà été approuvé par le syndicat en février 2022, à l’occasion de son avant-dernier congrès. L’USS avait fait pareil en novembre de la même année. Depuis lors, le chantier n’a pas avancé, raison pour laquelle la motion impose qu’un projet d’initiative soit présenté d’ici à novembre 2026, à l’occasion du prochain congrès de l’USS. La contre-proposition, défendue sur l’estrade par Véronique Polito, approuvait les contenus de la mouture tessinoise sans se donner pour autant une date limite pour l’élaboration du projet. Position renversée donc par les arguments vibrants de militants, dont ceux de Mario Bertana, qui a conclu ainsi son intervention: «Nous ne demandons pas un texte pour la semaine prochaine mais pour novembre 2026. Nous avons le temps, pour y parvenir, il suffirait que tout le monde se mette au travail.» 

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