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«Nous voulons une votation»

Dépôt référendum contre la modifiication de la LHOM.
© Olivier Vogelsang

Pour les syndicats, l’annulation du vote bafoue la volonté populaire. Photo: dépôt, en juillet dernier, du référendum contre la modification de la loi genevoise sur les horaires d’ouverture des magasins. 

Le Conseil d’Etat genevois a décidé d’annuler le scrutin du 30 novembre sur des ouvertures dominicales des magasins. Indignation d’Unia.

Coup de théâtre à quelques semaines de la votation sur l’ouverture des magasins à Genève deux dimanches par an sans contrepartie conventionnelle. Le Conseil d’Etat a le 15 octobre annulé le scrutin prévu en raison d’un récent arrêt du Tribunal fédéral. Pour mémoire, les juges de Mon-Repos ont estimé qu’exiger une Convention collective de travail (CCT) pour étendre les horaires d’ouverture des commerces violait le droit fédéral. Ils ont ainsi donné tort aux syndicats Unia et SIT qui s’étaient opposés à l’ouverture des commerces le 22 décembre 2024 en l’absence d’une CCT de force obligatoire. «Cet arrêt rend illisible les enjeux de la votation», a dès lors réagi l’autorité genevoise dans un communiqué de presse laconique. Un point de vue que ne partage pas Unia. «Nous sommes surpris et indignés par cette décision. Annuler la votation ne fait aucun sens» a déclaré Yves Defferrard, secrétaire régional d’Unia Genève. Pour le responsable syndical, le problème de fond reste le même. A savoir les difficiles conditions de travail du personnel de vente. «Il n’y a rien d’illisible sur le sujet. Nous regrettons par ailleurs la décision du TF qui n’a analysé la question que sous l’angle économique sans tenir compte de la situation des employés.» 

Débat démocratique impératif
Yves Defferrard rappelle encore le succès du référendum lancé par le Comité unitaire en mai dernier contre la modification de la Loi sur les horaires d’ouverture des magasins (LHOM). Cette démarche, portée par les syndicats, le Parti Socialiste, les Verts, SolidaritéS, l’Union populaire et l’association Placage, s’est soldée par la récolte de plus de 8000 signatures, bien davantage que les 4200 nécessaires. Une preuve pour lui que la population est solidaire avec les vendeuses et vendeurs. Elle s’est d’ailleurs positionnée par deux fois contre l’extension des horaires. 
«Le débat démocratique doit impérativement se poursuivre», insiste le syndicaliste dénonçant «une politique de droite qui a laissé tomber cette catégorie de salariés de même que la justice». 

«Nous ne lâcherons rien»
«Les citoyens doivent pouvoir trancher la question quand bien même la loi autorise les cantons à garder les commerces ouverts deux à quatre dimanches par an. Nous voulons une votation, sauf si, bien sûr, on abandonne l’idée de travailler les dimanches.» 
Ignorant à ce stade si des ouvertures dominicales seront maintenues cette année, le secrétaire régional estime qu’il est plus que jamais nécessaire pour les employés de la branche de se mobiliser. «De notre côté, nous continuerons à les défendre. Nous ne lâcherons rien.»
A noter encore que le matériel de vote, ayant déjà été produit, il sera quand même distribué. Aussi le Conseil d’Etat invite le corps électoral à ne pas se prononcer sur cet objet, dont les résultats ne seront pas décomptés.

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