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Alerte féministe

Féminicides, violences sexistes, mariages forcés, mutilations génitales, crimes d’honneur, harcèlement, discriminations au travail, etc. Demain 8 mars, la Journée internationale des droits des femmes résonne comme une alerte. Une piqûre de rappel pour nous inciter à continuer la lutte sur un front où les progrès stagnent, voire reculent. D’un bout à l’autre de la planète, des filles, des épouses, des mères craignent pour leur intégrité physique. Sont exclues des sphères professionnelle et sociale. Sont exploitées et menacées de pauvreté. Aux quatre coins de la Terre, des femmes, armées de leur seule bravoure, se battent pour faire barrage à la loi barbare du plus fort. De courageuses manifestantes iraniennes, têtes dénudées et libres, défient le régime des mollahs. Des Américaines bravent les insultes de conservateurs et d’intégristes pour protéger le droit à l’avortement. Des Indiennes se mobilisent contre la culture du viol. Des Congolaises défendent leurs sœurs victimes d’abus sexuels, etc. Partout, des combats pluriels contre différentes formes d’oppressions masculines se poursuivent. Contre la misère de travailleuses écartées de filières éducatives. Contre la sordide volonté de mainmise de certains mâles sur le corps des femmes. Contre leur marchandisation et la traite des êtres humains. Contre les recours aux viols, utilisés comme tactique et arme de guerre dans plusieurs conflits. Contre l’excision qui, bien qu’interdite dans la plupart des pays, concerne toujours, selon l’UNICEF, 230 millions de fillettes et de femmes. Alors que, note encore l’ONG, le nombre mineures mariées avant l’âge de 18 ans s’élève aujourd’hui à 650 millions! Une jeune femme sur cinq dans le monde!

Après l’extraordinaire vague #MeToo qui, bien qu’à des degrés divers, a touché toutes les régions du globe, on assiste à un retour de bâton. Montée en puissance de dirigeants machistes, muscles gonflés et rhétorique misogyne, essor de mouvements masculinistes séduisant des jeunes hommes déboussolés, amplification de discours réactionnaires et anti-woke, remise en question de l’IVG, etc. Les droits des femmes et des minorités LGBTQIA+ se fragilisent. Des lézardes menacent ce qui, hier encore, dans certaines démocraties, était considéré comme acquis. 

La Suisse ne fait pas figure d’exception, entre violation de droits constitutionnels et violences de genre. Avec sur ce dernier point, dans leur version la plus sombre, une statistique terrifiante: depuis le début de l’année, on compte déjà huit féminicides. Un chiffre qui pourrait bien augmenter la moyenne déjà élevée en la matière, estimée à une femme tuée toutes les deux semaines par son compagnon, son ex-partenaire, son frère ou son fils, et parfois par un inconnu. Pas d’exemplarité non plus sur le front de l’égalité censée pourtant être garantie par la loi. Les travailleuses gagnent toujours 17,5% de moins que leurs homologues masculins, soit environ 1453 francs par mois. Et ce alors qu’elles assument encore la plus grande partie des tâches familiales, éducatives et de soins aux proches. Une situation qui se paie aussi cash à la retraite avec, trop souvent, des rentes insuffisantes. Le harcèlement dans le milieu professionnel demeure aussi monnaie courante – une femme sur trois y est exposée au cours de sa carrière. Autant de dérives qui s’inscrivent dans une réalité plus large. Un tableau où les femmes, ici comme ailleurs, subissent une violence structurelle résultant de l’organisation patriarcale de la société qui les légitime en sourdine. 

Dans ce contexte, le 8 mars prend tout son sens. Et dénote l’urgence d’agir pour qu’une moitié de la population ne soit plus brimée, dénigrée, exploitée, invisibilisée, voire éliminée par l’autre. Un combat qui participe à un élan de solidarité internationale, aux côtés de toutes celles qui souffrent. Et pour des questions de sororité et, plus largement, d’humanité. 

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