Pierre-Yves Maillard, Un vélo pour Noël, Petites histoires de classe ouvrière, Editions de l’Aire, 2022.
Pierre-Yves Maillard n’en est pas à une casquette près. Président de l’Union syndicale suisse et conseiller national socialiste, le voici écrivain. Avec Un vélo pour Noël, publié juste avant les Fêtes, il rend hommage à la classe ouvrière et à ses luttes, ainsi qu’à sa famille. A commencer par ses grands-pères: Yves, qui travaillera comme domestique, paysan, avant d’être nommé syndic; Alfred, maçon et syndicaliste. Les figures féminines ne sont pas oubliées: sa grand-mère Lucie, sa mère, une camarade de classe, ses sœurs… Pierre-Yves Maillard raconte aussi les amis immigrés et les copains de foot, autant de sources d’inspiration à son engagement.
Au fil des quelque 200 pages, le socialiste se livre, avec générosité et émotions, sur son parcours, de son enfance à ses premiers combats syndicaux. A la tête de la FTMH, il se souvient de la formidable mobilisation chez Sapal en 2000 à Renens, de sa rencontre avec Mike Nista, ancien président d’Unia Vaud, des durs rapports de force au sauvetage des emplois. Entre autres luttes, il se remémore aussi celle vécue chez Veillon, avec Fabienne, courageuse présidente de la commission d’entreprise. «Ces mouvements exprimaient d’abord de la solidarité, de la fierté. Ils ont laissé des souvenirs durables de fraternité chez celles et ceux qui les ont vécus […]. Nous n’avons pas fait de révolution. Mais la désindustrialisation a été freinée», écrit l’homme de terrain, qui sera rattrapé par la politique. Conseiller d’Etat vaudois, il revient sur le sauvetage de Novartis. Père de famille, il raconte le match de foot de l’équipe de sa fille contre celle de garçons de familles fortunées, «un petit épisode concret et inédit de lutte des classes» et de féminisme. Promu entre-temps président de l’Union syndicale suisse, l’auteur termine son livre en parlant du parcours incroyable d’une livreuse de Smood, rencontrée à l’occasion d’une grève mémorable. Avant de conclure par le débrayage, en 2004, des ouvriers de Metalcolor. Il cite alors les paroles d’un employé portugais restées gravées dans sa mémoire lui soufflant le titre du livre. Un cadeau de Noël porteur d’espoir pour les luttes syndicales.
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