Pour une revalorisation des métiers du second œuvre!
A Genève, comme ailleurs en Suisse romande, Unia a lancé une vaste campagne sur les chantiers pour connaître les revendications principales des travailleurs du secteur en vue du renouvellement conventionnel
L’année prochaine, la Convention collective de travail du second œuvre romand (CCT-SOR) arrivera à échéance et devra être renégociée par les partenaires sociaux. Dans ce cadre, Unia prend les devants et lance d’ores et déjà une grande campagne auprès des 25000 travailleurs du secteur afin de connaître leurs exigences.
A Genève, le coup d’envoi a été donné jeudi dernier. Une équipe de trois syndicalistes s’est rendue sur le chantier public de la future Maison de l’enfant et de l’adolescent. Sur place, plusieurs équipes de plaquistes d’une grande entreprise genevoise prennent leur pause de midi.
«Cela fait dix ans que vous n’avez pas eu de revalorisation des salaires dans le second œuvre, démarre José Sebastiao, secrétaire syndical. Et depuis six ans, pas un centime d’augmentation n’a été accordé! Pourtant, les affaires se portent très bien! Sans parler des longues journées de travail, de la pression sur les délais, des chantiers trop souvent insalubres et des mesures de sécurité insuffisamment respectées.» Les employés présents, dont la plupart sont temporaires, soupirent. Le syndicaliste rappelle que, l’an passé, les syndicats ont quitté la table des négociations, car les employeurs ont refusé d’augmenter les salaires.
Changer les choses
«Si nous sommes là aujourd’hui, c’est pour connaître vos principales revendications, reprend José Sebastiao. Cette CCT, ce n’est pas la mienne, c’est la vôtre!» Ce jour-là, une quinzaine de questionnaires seront remplis. Sur le dépliant, on retrouve douze revendications élaborées par le comité du second œuvre romand, et les travailleurs sont invités à cocher les trois plus importantes selon eux. «L’augmentation des salaires est déjà précochée, car c’est primordial, je pense que personne n’est contre», lance-t-il.
Parmi les améliorations proposées, on retrouve la prise en charge du temps de trajet, les indemnités de repas à 20 francs, les pauses payées le matin et l’après-midi, le paiement des heures supplémentaires à 25%, la réduction du temps de travail, des chantiers dignes (toilettes propres, vestiaires chauffés, etc.), une meilleure protection contre le licenciement des travailleurs âgés, une limitation du travail temporaire, la hausse des contrôles des mesures de sécurité sur les chantiers et les conditions de travail, une vraie stratégie en cas d’intempéries et, enfin, la prise en charge par le patron des vêtements de travail et des équipements de protection individuelle.
L’un des plaquistes présents, temporaire depuis six mois, a coché le panier et les heures supplémentaires. «On ne s’y retrouve pas sinon, entre les frais de déplacement et les frais de repas.» Il évoque par ailleurs les difficultés du métier. «Il faut toujours aller plus vite, on nous stresse sans arrêt, par contre, on ne nous verse pas plus de salaire. C’est très pénible, on nous demande de porter des plaques qui font jusqu’à 45 kilos l’unité, tout seul. Le soir, on rentre, on est cassés.»
La campagne devrait durer plusieurs mois, et sera menée sur des chantiers de toute la Suisse romande.