Greenpeace a publié une étude comparative sur l’implication des villes en matière de vaisselle réutilisable. En Suisse romande, Fribourg obtient de bonnes notes, contrairement à Genève
La Suisse, selon Greenpeace, occupe le quatrième rang en Europe des pays produisant le plus de déchets par habitant et par an. Des ordures dans lesquelles les emballages à usage unique – en plastique ou composés de matériaux alternatifs – constituent une part importante. Ce gaspillage de ressources s’avère aussi néfaste pour l’environnement que pour le climat. Dans ce contexte, l’ONG s’est intéressée aux mesures mises en œuvre par les villes pour contribuer à la réduction du jetable. Elle a mené une étude comparative auprès des quinze chefs-lieux cantonaux les plus peuplés pour connaître les dispositions prises en faveur de solutions durables, dans leur sphère d’influence respective. Sa démarche s’est focalisée en particulier sur les efforts effectués lors de manifestations, dans le secteur de la restauration et auprès de la population. Il ressort de cette analyse – à laquelle n’a au final pas participé Bellinzone – des résultats montrant qu’il perdure une grande marge de manœuvre pour améliorer l’abandon du tout-jetable.
Retard à rattraper
Concrètement, en termes de classement, Bâle et Berne occupent, dans de nombreux domaines, la place de leaders. Fribourg, qui obtient de bons résultats en matière de sensibilisation à la problématique, les suit de près, imposant par exemple, pour les manifestations faisant l’objet d’autorisations sur le domaine public, l’utilisation d’emballages réutilisables – vaisselle et gobelets consignés. «Le site internet de la Ville fournit des informations sur des lave-vaisselles écomobiles sur remorque et d’autres offres dans la région», précise encore Greenpeace, regrettant toutefois l’absence de propositions de la location de vaisselle réutilisable ainsi que de règles pour la restauration à l’emporter ou les cafés. «Saint-Gall se situe aussi dans la bonne voie, contrairement à Zoug, Coire, Frauenfeld, Zurich et Schaffhouse», indique l’ONG. Au milieu du classement, on trouve Lucerne, Sion, Lausanne, Neuchâtel et Genève. Le bilan de la ville du bout du lac – fermant la marche au niveau romand – est qualifié de plutôt médiocre; celui de Zurich de carrément mauvais. Autant dire qu’il reste un fort potentiel en matière d’amélioration de l’usage général de contenants réutilisables pour les boissons et les aliments. Par exemple lors de manifestations soumises à autorisation et dans les cantines du personnel communal. Un dernier domaine où, estime Greenpeace, toutes les villes ont du retard à rattraper. Autre piste suggérée: stipuler des prescriptions relatives à la réutilisation dans les contrats de location des bâtiments ou des propriétés publiques telles que piscines, cantines ou musées municipaux. L’Organisation demande aux villes de développer une stratégie globale en matière de réutilisation, tout en les invitant à bannir des activités sur le domaine public «les fausses solutions que sont les matériaux de substitution». Pour elle, papier, carton et bioplastique cimentent la culture du jetable.