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Les maçons romands en grève!

Manifestants avec des banderoles
© Thierry Porchet

Plus de 7000 maçons de toute la Suisse romande ont suivi le mouvement de grève ce deuxième jour et défilé dans les rues de Lausanne. 

Tous à Lausanne! Après les fortes mobilisations cantonales de lundi, les maçons de toute la Suisse romande convergent sur la capitale vaudoise pour la grande manifestation unitaire, point d’orgue de la grève dans cette partie du pays. Cela afin de protester contre l'échec des négociations en vue du renouvellement de la Convention nationale de la branche. Suivez les temps forts de cette journée avec l'Evénement syndical.

Après les Tessinois le 20 octobre, et les Bernois le 31, c'est au tour des maçons romands de se mettre en grève ces lundi et mardi 3 et 4 novembre. Le point d'orgue de cette mobilisation, soutenue par Unia, sera la grande manifestation unitaire qui se tiendra mardi à Lausanne, avec les travailleurs de la constructions de toute la Suisse romande. Mais dès lundi, des actions ont lieu dans chaque canton. Nous vous en donnons au fur et à mesure un aperçu en texte et en images sur cette page.

Pour rappel, cette grève fait suite à l'échec des négociations en vue du renouvellement de la Convention nationale de la construction, qui se sont achevées le 28 octobre. En cinq rondes, la Société suisse des entrepreneurs (SSE), qui représente les employeurs de la branche, n'a fait aucune concession. Au contraire, elle a posé des exigences qui représenteraient une nette détérioration des conditions de travail, et qui peuvent se résumer par «travailler plus pour gagner moins».

Pour connaître plus en détail les revendications des syndicats et celles de la SSE, lire notre article: Soutien massif des maçons à la grève.

Grande manifestation à Lausanne 

Depuis le début de la matinée, ce mardi 4 novembre, les maçons venus de toute la Suisse romande convergent vers Ouchy, à Lausanne, où Pierre-Yves Maillard, président de l’Union syndicale suisse prend la parole devant une assemblée surchauffée. «Vous montrez l'exemple parce que vous vous battez, lance‐t-il. Votre mobilisation payera.» Vania Alleva, présidente d’Unia, lui succède. «Votre lutte est juste! Vos revendications sont justes. Ensemble, nous sommes forts.» 

Après un repas offert par les syndicats, les maçons se mettent en ordre de marche pour la grande manifestation unitaire, qui s'élance à 13h30. Selon les syndicats Unia et Syna, plus de 7000 maçons ont cessé le travail pour cette deuxième journée de grève. La manifestation passe ensuite par la gare et la place Saint-François, avant de s'achever à la place de la Riponne, devant le siège d'Unia Vaud.

Première journée dans les cantons

A Genève, près de 2600 grévistes selon Unia se réunissent lundi en début de matinée à la place Lise-Girardin, près de la gare Cornavin. Le cortège s'ébranle vers 9h au son des tambours, en direction des rues de Chantepoulet et du Mont-Blanc (voir photo ci-dessous). Nico Lutz, membre du comité directeur d'Unia, en charge de la construction, figure au premier rang des manifestants. La manifestation s'arrête pendant une demi-heure sur le pont du Mont-Blanc pour des prises de parole. Nico Lutz rappelle que les maçons exercent un métier dangereux, avec une personne sur six qui a un accident de travail chaque année. Une minute de silence est effectuée, en hommage à ceux qui ont perdu la vie en 2025 sur les chantiers. La manifestation s'achève vers 13h à la promenade de Saint-Jean.

Dans le Haut-Valais, les travailleurs bloquent le chantier d'assainissement de la route du Simplon, une action qui se poursuivra tout au long de la matinée (voir galerie ci-dessous).

Leurs collègues du Bas-Valais, eux, rejoignent les maçons vaudois à Lausanne. Tout ce monde se rassemble dès le début de la matinée à la place de la Navigation, à Ouchy, où un repas leur est servi avant la manifestation de l'après-midi. Dans un communiqué, le secrétaire régional d’Unia Vaud, Arnaud Bouverat, appelle le patronat à davantage de cohérence: «La pénurie de travailleurs qualifiés impose d’améliorer la Convention nationale et non de la démanteler.» Un membre du comité vaudois des maçons souligne la nécessité de voir des progrès sociaux pour assurer l’attractivité de la branche, mais surtout pour permettre une vraie conciliation entre vie professionnelle et famille. Le cortège réunit plus de 4000 personnes. Parti d'Ouchy, il rallie la place de la Riponne, où se trouve le siège d'Unia Vaud, en passant par l’emblématique chantier de la gare de Lausanne, qui est totalement arrêté du fait de la grève.

A Fribourg, 250 personnes se réunissent dès 7h du matin sur les divers lieux de rendez-vous dans le canton, avant de converger vers le chantier du Marly innovation center (MIC), afin de protester contre l'entreprise Baiutti, qui pose particulièrement problème dans la mise en œuvre d’une solution dans le canton. Puis, les grévistes se rendent à Courtepin, au siège de la Fédération fribourgeoise des entreprises, pour faire entendre leurs revendications. Ils dénoncent notamment la forte pénurie de main d’œuvre. «Les entrepreneurs se plaignent que personne ne veut travailler sur les chantiers tout en dégradant nos conditions de travail, allez chercher la logique là-dedans», déclare Jorge Casal, maçon, dans le communiqué d'Unia Fribourg.

A la Chaux-de-Fonds, environ 350 maçons venus des cantons de Neuchâtel et du Jura, ainsi que du Jura Bernois, se rassemblent dès 7h du matin à la Maison du Peuple. Ils défilent ensuite au centre-ville entre 13h30 et 14h30.

Selon un communiqué des syndicats Unia et Syna, diffusé en fin de matinée, près de 7000 travailleurs ont cessé leur travail et manifesté dans les rues de différentes villes de Suisse romande le 3 novembre, premier jour de la grève dans cette partie du pays.

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