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Stop au harcèlement sexuel sur les chantiers !

Femmes avec banderole
© Unia

Le 11 octobre, plusieurs dizaines de travailleuses de la construction de toute la Suisse ont participé à une action pour dénoncer le harcèlement dont elles sont victimes sur leur lieu de travail. Une pétition est en ligne.

Une cinquantaine de femmes actives dans le secteur de la construction d'Unia ont lancé une pétition pour réclamer du respect, la sécurité et l’égalité de traitement au travail.

Les 10 et 11 octobre a eu lieu la 10e conférence trinationale des femmes dans les métiers de la construction et du bois, organisée par Unia à Berne, avec la présence de syndicalistes allemandes et autrichiennes. Sous le slogan «Bon climat sur les chantiers», les participantes ont échangé sur leurs conditions de travail et l’impact du changement climatique sur leurs métiers.

L’occasion pour les militantes de faire une action publique pour de dire stop au harcèlement sexuel sur les chantiers. Remarques, attouchements, allusions, elles en ont ras-le-bol. «Nous, les femmes dans la construction et dans l’artisanat, voulons peindre, maçonner, construire, installer sans avoir peur, sans subir d’humiliations, sans être harcelées et sans faire l’objet d’abus de pouvoir et de violences», écrivent-elles dans une pétition lancée en ligne. Les femmes dans la construction sont des pros, pas des cibles. Nous demandons du respect, une meilleure protection et des règles claires, contre le harcèlement sexuel et pour une vraie égalité!»

50% des travailleuses touchées
La pétition s’adresse aux employeurs, aux associations et au législateur, précise Unia dans un communiqué de presse. «Les femmes sur les chantiers aspirent à des mesures concrètes et contraignantes, telles que des règles claires, des formations obligatoires, des interlocutrices et interlocuteurs fiables en cas d’agression ainsi que des sanctions en cas d’infraction.» Les manifestantes ont appelé les employeurs à enfin assumer sérieusement leur devoir d’assistance. «Fous-moi la paix! Mon corps n’est pas ta chose» et «Chef, ouvre les yeux: stop au harcèlement sexuel sur les chantiers!» ont-elles scandé lors de l’action.

Alors que les secteurs du bâtiment subissent une pénurie de main-d’œuvre, il est urgent de pouvoir attirer davantage de femmes dans ces métiers, mais pour cela, il faut tout mettre en œuvre pour qu’elles soient dignement accueillies. Aujourd’hui, les conditions ne sont pas réunies: pour preuve, un sondage réalisé par le syndicat en 2023 qui montre que près de la moitié des femmes interrogées ont déclaré avoir été victimes de harcèlement sexuel sur les chantiers et qu’un quart d’entre elles avaient même subi des violences sexualisées…

Combler les failles légales
«Il appartient aux entreprises et aux autorités d’apporter un soutien juridique, psychologique et pratique aux victimes de harcèlement sexuel, de violences sexualisées et de harcèlement moral», exige Unia.

Par ailleurs, les femmes revendiquent une amélioration urgente de la loi sur l’égalité en termes de sanctions, car bien que celle-ci interdise les discriminations et le harcèlement sexuel, elle n’offre pas de moyens efficaces aux victimes pour se défendre avec succès contre les collègues, supérieurs ou clients agresseurs.

«Les femmes demandent aussi à la Suisse de ratifier enfin la convention 190 de l’OIT concernant l’élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail, adoptée en 2021.»

Signez la pétition : https://unia.ch/stop-au-harcelement

Pour un bon climat sur les chantiers

Cette conférence a soulevé d’autres sujets que le harcèlement sur les chantiers, notamment celui des enjeux climatiques. Dans une résolution, baptisée « Bon climat sur les chantiers », les militantes ont demandé l’interruption des travaux en plein air dès 33 degrés. Elles ont aussi lancé un appel au Conseil des États pour qu’il approuve la motion «prolonger les délais en cas de vagues de chaleur», qui propose de ne pas infliger de peines conventionnelles aux entreprises en cas d’interruption des travaux pour cause de chaleur extrême. A suivre… 

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