Des militants d’Unia Genève ont créé un comité contre les ouvertures dominicales afin de faire entendre leur voix. Une résolution a été adoptée.
Le 20 octobre, Unia Genève a rassemblé de nombreux militants actifs dans le commerce de détail, la sécurité ou encore le nettoyage autour de la thématique du travail dominical. Face aux attaques de la droite patronale pour passer en force sur ce sujet, les membres ont décidé de se mobiliser et de s’organiser et faire front. C’est ainsi qu’un comité contre les ouvertures dominicales a été mis sur pied.
Au bout du lac, le sujet est épineux ces dernières semaines. «Le personnel de vente a été particulièrement maltraité ces dernières semaines, en plus de l’être tout au long de l’année sur leurs lieux de travail», souligne Yan Giroud, responsable des secteurs industrie et tertiaire à Unia Genève. Ce dernier fait référence à l’arrêt du Tribunal fédéral qui interdit l’introduction de dispositions visant à protéger la santé des travailleurs et des travailleuses dans la loi sur l’ouverture des magasins. «L’article 18A de la Loi sur les horaires d’ouverture des magasins (LHOM) conditionnant l’ouverture de trois dimanches par année à l’existence d’une convention collective de travail (CCT) étendue est donc jugé contraire au droit et demande au Grand Conseil de revoir sa copie. Dans l’attente de connaître le résultat des travaux parlementaires, le Conseil d’État a décidé d’annuler la votation prévue le 30 novembre prochain, ce qui empêche une décision populaire sur ce sujet clivant dans l’immédiat. Mais arrive déjà une nouvelle attaque des patrons qui revendiquent maintenant trois dimanches ouverts par an, alors qu’ils s’activent ouvertement à Berne pour en obtenir douze. Avant d’en demander cinquante-deux…?»
Dégradation des conditions de travail
En réponse à ces attaques, le personnel de vente est catégorique: travailler le dimanche sans CCT, c’est non! «Les élargissements d’horaires et d’ouvertures dominicales, lorsqu’ils ont été introduits ailleurs, n’ont ni augmenté durablement l’emploi, ni amélioré la qualité du service, mais ont souvent fragmenté les horaires, accru la précarité et banalisé les heures supplémentaires», remarque le syndicaliste.
Alors que les employeurs demandent toujours plus de flexibilité aux employés, le syndicat pose la question du temps de repos. «Dans ce secteur, caractérisé par des salaires bas, des pics de charge et des postes majoritairement féminisés, l’ouverture dominicale aggrave la pénibilité et accentue les inégalités. Sans oublier que le volontariat dominical est rarement réel, rappelle Unia: «La pression hiérarchique et la peur des représailles ou des licenciements vident de sens la liberté de refuser.»
D’ailleurs, le personnel de vente n’est pas le seul concerné. Par analogie, les employés de la logistique, de la sécurité et du nettoyage devraient aussi travailler davantage le dimanche. A ce stade, il est encore difficile de savoir ce qu’il en est de l’analyse des caisses, de la comptabilité et du département des commandes, mais il pourrait potentiellement être touché aussi, à terme.