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Soutien à la ferme de Bassenges

action bassenges
© Olivier Vogelsang

Les amiexs de Bassenges, Uniterre et Objectif Climat ont mené une action le 3 juin au matin devant le Grand Conseil vaudois pour interpeller les députés sur la menace qui pèse sur la Ferme de Bassenges.

Neuf mois après avoir interpellé le Conseil d’État, aucune réponse n’a été communiquée quant au sort de la ferme, menacée de disparition afin de permettre l’agrandissement de l’EPFL. Les militants haussent le ton.

Les amiexs de Bassenges, Uniterre et Objectif Climat sont toujours aussi déterminés à s’opposer à la disparition de la ferme de Bassenges, pourtant annoncée pour fin janvier 2026. Rappelons les faits. Cette ferme a été confiée par l’EPFL en 2019 à un collectif de jeunes paysans, tout comme les champs du campus, dans le but d’y développer une agriculture biologique et respectueuse de la biodiversité. L’exploitation n’est pas seulement un modèle agricole pour l’avenir: en effet, des étudiants et des chercheurs de l’EPFL, de l’UNIL et de l’ECAL étudient son fonctionnement pour imaginer l’agriculture de demain. Elle est par ailleurs la destination de nombreuses visites pédagogiques, faisant d’elle un lieu de formation, de recherche, d’expérimentation, de bien-être et de rencontres, essentiel à la vie du campus et à sa cohésion sociale.

Tout cela est menacé depuis la décision de l’EPFL d’étendre son centre de mathématiques et donc de mettre fin au bail. Les habitants seront expulsés et la ferme disparaîtra fin janvier 2026.
Ne voulant pas s’y résoudre, le collectif paysan ainsi que ses soutiens, ont déposé une interpellation au Conseil d’État vaudois le 3 septembre 2024, restée lettre morte… «Neuf mois pour répondre à une interpellation, c’est pas un peu long?», affiche une pancarte. Les militants ont décidé de hausser le ton en menant une action de protestation le 3 juin devant le Grand Conseil pour exiger une réponse et un engagement fort des autorités cantonales afin de préserver l’institution paysanne.

«Alors qu’une exploitation agricole disparaît chaque semaine dans le canton de Vaud, il est urgent de ne pas laisser l’EPFL aller de l’avant», soulignent les militants, qui ont sensibilisé les députés à la situation critique de la ferme.
Que demandent-ils? Que l’EPFL renonce à l’expulsion de la Ferme de Bassenges. Mais aussi l’inscription de la fonction agricole des bâtis de la ferme dans les statuts de l’EPFL. Ils demandent enfin la reconduction du bail du Collectif Cambium Sarl pour que le modèle de Bassenges perdure. 

Signez la lettre ouverte sur https://linktr.ee/amiexsbassenges?utm_source=qr_code

Une ferme modèle

Le collectif de la Ferme de Bassenges y développe un modèle de polyculture-élevage à petite échelle sur 10 hectares, peut-on lire sur son site. Il travaille notamment en traction animale et limite les intrants externes: fourrage et fumier sont produits sur place pour 1,6 hectare de maraîchage et 2 hectares de grandes cultures, ainsi que pour l’élevage de 26 brebis laitières, 40 agneaux, 2 ânes, 2 chevaux, 1 vache. L’exploitation emploie aujourd’hui 5 équivalents temps plein, forme 3 apprentis et stagiaires, et produit des aliments pour plus de 300 personnes.

La ferme est par ailleurs un laboratoire d’expérimentations. «Plus de vingt collaborations universitaires ont été menées sur l’agriculture durable et la préservation des sols. Ses innovations dans les domaines d’agroécologie et de low tech ainsi que de rénovation architecturale en font un lieu de recherche et d’enseignement qui ouvre des terrains interdisciplinaires entre sciences du vivant, sciences de l'environnement, architecture et ingénierie. Elle inspire de nouvelles approches pour une gestion durable des ressources.» Pour le collectif, le projet actuel de la Ferme de Bassenges incarne pleinement les missions fondamentales de l'EPFL, et c’est pourquoi il se bat becs et ongles pour le préserver. 

Plus d’infos sur la ferme sur https://fermedebassenges.ch/

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