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Pour un hôpital fribourgeois de proximité

Des vaches devant le site de Billens de l'Hôpital fribourgeois.
© Thierry Porchet

Dans la campagne glânoise, l’Hôpital fribourgeois (HFR) a prévu de se retirer du site de Billens, aujourd’hui dévolu à la réadaptation, d’ici fin 2022.

L’initiative populaire cantonale «Pour des urgences hospitalières publiques 24/24 de proximité» permet d’ouvrir un débat sur la santé publique

Déjà 5000 signatures «Pour des urgences hospitalières publiques 24/24 de proximité». Le comité citoyen à l’origine de cette initiative populaire cantonale, lancée le 12 mars, a jusqu’au 11 juin pour en récolter 7000. Il est soutenu par l’Union syndicale fribourgeoise (USF), la Jeunesse socialiste, les Jeunes POP, Solidarités, les Verts de la Gruyère et de la Glâne, les Vert’libéraux de la Gruyère et l’UDC de la Gruyère.

Cette initiative fait suite à la réduction continue des prestations hospitalières dans les zones périphériques. Entre autres exemples, la fermeture nocturne du service des urgences à Tavel, dont la réouverture a été reportée; sur ce même site, les blocs opératoires ont été fermés, tout comme à Riaz (dont la réouverture était pourtant agendée en ce début d’année); ou encore la fermeture prévue de Billens. L’USF craint la suppression complète des sites hospitaliers dans le cadre de la «Stratégie 2030» de l’Hôpital fribourgeois (HFR): «Les cliniques privées profitent clairement de ce redimensionnement de l’HFR pour prendre la place du secteur public. Or, comme on le sait, le secteur privé hospitalier rime avec profits et médecine à deux vitesses.»

Cette fragilisation du secteur public dégrade les conditions de travail et inquiète le personnel dans son ensemble (soins, intendance, cuisine, nettoyage…), épuisé par une année de pandémie, alerte la faîtière syndicale.

Financement public trop bas

Le SSP souligne dans un communiqué: «La pandémie de Covid-19 a montré que la stratégie visant à diminuer le nombre de lits et à fermer des structures hospitalières de proximité était une grave erreur. Il est temps que le Conseil d’Etat donne les moyens financiers suffisants à l’HFR pour assurer des soins de qualité, publics, à la population fribourgeoise.» Le syndicat précise que la participation de l’Etat de Fribourg, soit les prestations d’intérêt général (PIG), s’est montée à 32 millions de francs en 2020 (sans compter 34 millions de francs de soutien extraordinaire lié au Covid-19). En comparaison, l’Hôpital neuchâtelois a reçu de la part de son canton 59 millions, près du double, alors que ses charges sont inférieures de 32%. «La majorité de droite du Conseil d’Etat fribourgeois est hyperrestrictive et veut clairement réduire les coûts de la santé», estime Gaétan Zurkinden, secrétaire régional SSP et membre du comité d’initiative citoyen.

Alors que la direction de l’Hôpital fribourgeois présentait ses comptes le 19 avril, le SSP a encore souligné que le déficit de 12 millions de francs, équivalent à celui des années précédentes, est essentiellement dû aux amortissements sur les bâtiments et les équipements. Car les recettes sont supérieures aux charges avec un bénéfice d’exploitation de 9 millions de francs.

Pour l’USF, l’aboutissement de l’initiative «Pour des urgences hospitalières publiques 24/24 de proximité» est vital afin d’ouvrir un débat public sur le système de santé. Sa secrétaire syndicale Milka Ivanovic dénonce: «Avec cette centralisation des soins, on fait face à une politique managériale de la santé, sans éthique et sans tirer de leçon de la pandémie.»

Plus d’informations et téléchargement de l’initiative sur: sauvons-hfr.ch

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