Deux projets de loi visant à prolonger l’ouverture des magasins, des boulangeries et des salons de coiffure genevois viennent d’être avalisés en commission. Unia maintient le cap
A Genève, les commerces ainsi que les salons de coiffure pourraient bien ouvrir jusqu’à 20h, du lundi au samedi. Un horaire unique qui induit la suppression de la nocturne du jeudi. De même, en décembre, les magasins pourraient servir les clients jusqu’à 22h une fois par semaine. Enfin, les boulangeries, pâtisseries et confiseries subiraient le même sort, sauf le dimanche, où elles seraient autorisées à fermer à 19h. Ces potentielles modifications de la Loi sur les heures d’ouverture des magasins (LHOM) à travers les projets de loi 12259 et 12265, déposées en janvier 2018 par l’UDC, ont été approuvées récemment par la Commission de l’économie du Grand Conseil. Ils seront soumis au vote en plénière dans les mois à venir.
Unia déplore, une fois de plus, cette nouvelle tentative d’extension des horaires d’ouverture en contournant le partenariat social. «Comme nous l’avons souvent dit, nous ne sommes pas fermés à une extension des horaires, mais nous exigeons des compensations pour le personnel de vente en retour, à savoir la négociation d’une Convention collective de travail», souligne Audrey Schmid, responsable du secteur tertiaire à Unia Genève. Et de dénoncer le saucissonnage des projets de la droite. «En 2010, les Genevois ont refusé l’ouverture de trois dimanches par an et l’extension jusqu’à 20h. Après la tentative de passage en force du PLR sur les dimanches en 2018, c’est au tour de l’UDC de revenir à la charge avec la prolongation des horaires d’ouverture.»
En pleine campagne pour le référendum «Pas d'ouverture le dimanche sans protection des salariés» qui sera soumis au vote le 19 mai prochain, les syndicats et les partis de gauche ne manqueront pas d’intégrer ce nouvel élément à leur argumentaire.
Pas mieux pour les vendeuses
Actuellement, les magasins genevois ferment leurs portes à 19h du lundi au mercredi, à 21h le jeudi, à 19h30 le vendredi et à 18h le samedi. Les salons de coiffure peuvent, eux, être ouverts jusqu’à 19h30 en semaine et jusqu’à 18h30 le samedi. Le but de l’UDC est d’«optimiser» et de «simplifier» les heures d’ouverture en instaurant un «horaire unique» jusqu’à 20h toute la semaine pour tout le monde. Les dépositaires mettent en avant la lutte contre le tourisme d’achat et le commerce en ligne. «Selon eux, ajoute Audrey Schmid, ouvrir jusqu’à 20h permettra également une meilleure organisation du temps de travail et l’embauche de plus de personnel, mais c’est faux, ce sera aux employés déjà sur place de travailler une heure de plus le soir et d’aménager leur temps de travail et de pause.»
Dès le 1er juillet, les travailleuses et travailleurs de la branche jouiront de conditions salariales améliorées.
Le jeudi 5 juin, la faillite de la chaîne de boulangerie Le Fournil de Pierre a été prononcée par la justice neuchâteloise. Après vingt ans d’activité, la plupart de ses dix...
Des conditions de travail convenables: voilà ce que réclame une pétition paraphée par quelque 3000 travailleuses et travailleurs employés par Coop. Cent cinquante délégués d’Unia...
Comme promis, les syndicats et la gauche lancent un référendum contre l'ouverture des magasins deux dimanches de plus par an, décidée par la majorité de droite du Grand Conseil malgré la volonté populaire qui s'y est déjà opposée.