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L’USS appelle le Parlement à la raison

A la suite de plusieurs décisions jugées inacceptables relatives aux primes maladie, les syndicats demandent au Parlement de rectifier le tir

Le 3 novembre, la Commission de la santé du Conseil des Etats (CSSS-E) a pris une série de décisions en matière de coûts de la santé qui déplaisent fortement à l’Union syndicale suisse (USS).

Alors que le Conseil national s’est prononcé il y a peu en faveur de réductions de primes maladie sensiblement plus élevées à long terme et pour une mesure immédiate visant à augmenter les réductions de primes dès l’année 2023, la CSSS-E a balayé ces deux projets et s’est rangée uniquement du côté du contre-projet du Conseil fédéral à l’initiative sur l’allègement des primes. Un contre-projet, rappelons-le, jugé «ridicule et largement insuffisant» par l’USS, auteure de l’initiative.

«La commission est donc tout sauf “proche des gens”, car “les gens” devront supporter l’année prochaine une hausse des primes de 6,6% en moyenne, en plus de la charge des primes déjà exorbitante et de la hausse généralisée des prix et des coûts», soulève la faîtière syndicale dans un communiqué de presse. «Cela alors que, parallèlement, d’autres acteurs du financement de l’assurance de base se sont progressivement retirés ces dernières années, notamment les cantons en diminuant les montants alloués aux réductions de primes. Si l’on se rappelle que la Suisse est presque le seul pays d’Europe à ne pas financer son assurance de base principalement par des moyens liés au revenu, on voit bien à quel point la décision de la CSSS-E est à des années-lumière de la réalité.»

Réforme inquiétante

Autre décision jugée inacceptable par l’USS, celle d’avoir adopté le même jour le projet «EFAS», pour financement uniforme ambulatoire/stationnaire. «En attente depuis des années, EFAS n’est rien d’autre qu’une privatisation partielle de l’assurance de base», commentent les syndicats. Concrètement, il s’agit de transférer aux assureurs les 10 milliards de recettes fiscales que les cantons dépensent aujourd’hui dans le domaine stationnaire de l’assurance de base.

«La souveraineté démocratique en matière de gestion de l’assurance de base serait réduite à néant, et les caisses pourraient agir comme bon leur semble, s’inquiète l’USS. Il est logique que le lobby des assurances tienne beaucoup à ce projet. Il est d’autant plus alarmant que la CSSS-E s’y rallie en grande majorité.»

Encore une chance

Au final, le message véhiculé est le suivant: de l’argent pour le lobby des assurances, mais rien pour les gens qui paient les primes. Préoccupée par le poids que ces décisions pourraient faire peser sur les assurés, l’Union syndicale suisse appelle le Parlement à rectifier le tir lors de la session d’hiver, qui débutera au mois de décembre. «Nous exigeons du Conseil des Etats qu’il suive la ligne du Conseil national», encourage Reto Wyss, secrétaire central de l’USS.

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